« J’en ai un peu marre de passer pour le facho de service. » Voici la phrase lâchée par l’actuel ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Après la levée de boucliers des associations de défense des exilés qui dénoncent le projet de loi immigration porté par Gérard Collomb, ce dernier s’est positionné en bouc-émissaire et en soldat abandonné par son gouvernement. Loin d’être une colombe, son héritage politique dans la ville de Lyon qu’il a dirigée pendant seize ans est pourtant là pour alimenter les reproches qui lui sont faits.

Un « acharnement contre les demandeurs d’asile albanais »

En mai dernier, le MRAP s’était déjà indigné de son « acharnement contre les demandeurs d’asile albanais », alors que ces derniers  dormaient dans des parcs municipaux de la ville de Lyon dans l’attente du traitement de leurs demandes par l’OFPRA. Le MRAP de dénoncer également « une gestion inhumaine et illégale des migrants par la préfecture du Rhône qui viole leurs droits en refusant de les héberger. »

En janvier dernier, Gérard Collomb s’était opposé à l’accueil de 140 personnes dans les gymnases alors que la température était de -5 degrés et malgré le déclenchement du plan « grand froid » par le préfet. Le Collectif des Professionnels de l’Urgence sociale — qui vient en aide aux personnes en grande précarité — avait dénoncé l’attitude de Gérard Collomb qui avait dépassé, selon eux, « les limites de l’indécence pour avoir sciemment laissé dormir des personnes dehors par temps de grand froid. »

Les familles de Roms n’étaient d’ailleurs pas non plus épargnées. Leur harcèlement dans la ville de Lyon était méthodique. En février 2015, plusieurs familles avaient préféré dormir dans leur véhicule, faute d’avoir été acceptées dans les centres d’hébergement. Les agents municipaux procédaient systématiquement au marquage de leurs véhicules au sol afin de prouver qu’ils étaient stationnés depuis plus d’une semaine.

« On est dans des choses qui rappellent une certaine histoire et Vichy en particulier »

C’est par ailleurs en signe de protestation de cette politique répressive menée par Gérard Collomb que le médecin humanitaire Raphaël Pitti a choisi de renoncer à sa Légion d’honneur. Ce dernier n’a pas hésité à faire le parallèle avec les mesures de la France de Vichy. « Je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’il y ait des contrôles de police mais lorsque l’on demande aux associations humanitaires de le faire, on est dans des choses qui rappellent une certaine histoire et Vichy en particulier », s’est il exclamé au micro de RMC.

Les mesures répressives de l’état d’urgence qu’il a soutenues une fois entré au gouvernement pour en faire des mesures permanentes et son soutien à la répression des mouvements syndicaux, particulièrement les manifestations contre la loi travail, ne font que confirmer l’attrait de Gérard Collomb pour la répression. De là à être le « facho de service », il lui suffira de se demander s’il adhère ou non aux projets de lois qu’il porte comme d’autres avant lui et qui ont fait de la France un des pays les plus répressifs en matière d’immigration.