L’affaire Amesys prend de l’ampleur. La FIDH et la LDH, qui reprochent à la société Amesys d’avoir fourni un système d’écoute qui a permis à l’Egypte de traquer des opposants après que la société française a collaboré au régime libyen sous Kadhafi, ont décidé de porter plainte il y a quelques jours. Le site Reflets publie une enquête et dévoile une première liste de clients de Nexa Technologies, l’ex-Amesys.

Pour rappel, la société française vend, notamment à des Etats, des produits qui permettent d’intercepter les communications et mettre l’internet sous surveillance. Le site indique qu’Amesys a vendu ses systèmes à des dictatures et à des Etats policiers, mais également à des démocraties. Avec un objectif : identifier les opposants, qu’ils soient politiques, journalistes, activistes ou encore syndicalistes. Les opposants libyens s’en souviennent encore.

Reflets révèle notamment que l’Etat français a soutenu financièrement Amesys, via « des contrats publics déguisés » et « l’argent versé par des dictateurs sanguinaires. » Alors, qui a pu profiter des systèmes français de surveillance internet et de téléphonie d’Amesys ? Selon Reflet, de la DCRI à la Belgique en passant par la Turquie, la liste des clients de la société est longue.

Le site liste des clients étonnants, dont on se demande ce qu’ils ont bien pu commander à Amesys. Parmi eux, la Commission européenne mais aussi la DRCPN/DGSI. La DRCPN, peut-on lire, « est chargée au sein de la direction générale de la Police nationale (DGPN), de l’administration générale, de la gestion des moyens, des ressources humaines et budgétaires ainsi que de l’action sociale de la police. » Reflets ajoute que le ministère de la Défense et le Service général du renseignement et de la sécurité belge ont également fait appel à Amesys. Reste à savoir quels produits ces institutions ont commandé.