L’Erythrée a lancé une grande campagne de communication pour tenter de se réhabiliter auprès des médias. Une opération pour le moment ratée.

Mis à part le flot de migrants venus de ce pays, qui connaît la position géographique de cette dictature, « la Corée du Nord de l’Afrique » ? Depuis 2001, la presse privée est interdite, des religions ont été bannies — car agissant au nom « du complot américain » —, le pouvoir n’a pas bougé depuis 1993, le service militaire y est obligatoire pour les hommes et les femmes de 17 à 40 ans sans rémunération, les détentions arbitraires sont quotidiennes, le recours à la torture si fréquent qu’à part l’ONU personne ne s’en émeut… Pourtant, aux yeux de quelques uns, Asmara semble être un Eden où il fait bon vivre. A se demander pourquoi 5 000 érythréens fuient leur pays chaque mois dans des conditions atroces. Le ministre des Affaires étrangères a tenu à faire savoir sur les ondes de RFI que « tous les prisonniers politiques depuis 2001 sont biens traités et entre de bonnes mains ». Rassurantes paroles.

L’Erythrée contre-attaque

Coup sur coup, Le Monde, Arte, France 2, via « Envoyé Spécial », ont diffusé le fruit de leurs investigations sur le terrain. Le tableau ne ressemble guère à celui vendu par les attachés de presse — français — de l’Erythrée, qui tentent d’affermir l’image du pays à Paris. Pierre Monégier, journaliste de France 2, a rapporté qu’on lui avait proposé 15 000 dollars et un long voyage à New York où Tokyo s’il n’utilisait pas le mot « dictature » dans son reportage pour « Envoyé Spécial ». Ce que démentent les attachés de presse. Une conférence de presse se tenait à l’ambassade d’Erythrée à Paris pour contrer la presse et le rapport de l’ONU. Une bataille perdue d’avance. Sauf pour quelques mercenaires de la com’.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici