Aux Pays-Bas comme dans le reste de l’Europe, le populisme séduit de plus en plus. Anti-islam, anti-immigration et se déclarant anti-système, le PVV, le parti du député Geert Wilders, caracole en tête des sondages à un mois des législatives. En 2008, l’élu avait déclaré : « Nous avons un problème avec l’idéologie islamique. Je ne veux pas renvoyer ceux qui sont ici et veulent s’assimiler, mais je leur dis de se débarrasser de cette idéologie, que je qualifie de fasciste. » Depuis, l’homme politique n’a cessé de fustiger l’Islam, mais également l’immigration. S’il séduit les électeurs, le succès de Geert Wilders est loin de ravir les chefs de grandes entreprises.

Apporter des réponses économiques au populisme

Ceux-ci ont décidé de lutter contre le populisme. Les patrons d’Unilever, Philips ou encore Shell sont bien décidés à mettre des bâtons dans les roues du député d’extrême droite. La raison n’est pas politique, mais économique : « Le populisme est un symptôme de l’absence de progrès », indique ainsi Jan Zijderveld, l’un des dirigeants d’Unilever, qui estime que le manque de « perspective de croissance nourrit le négativisme. » Autrement dit, la spirale économique négative dans laquelle est plongée l’Europe amène les électeurs à se tourner vers les partis populistes. Les multinationales néerlandaises veulent donc « apporter une réponse à ce qu’elles appellent la montée du populisme », assure Jan Zijderveld, qui affirme cependant qu’il se placera « au-dessus de la politique. » Alors, comment combattre le populisme que ces entreprises dénoncent ? Selon le dirigeant d’Unilver, « pour aller à l’encontre du populisme, nous avons besoin d’un nouveau modèle d’affaires, un point à l’horizon vers lequel nous pouvons travailler lors de la prochaine décennie. » Le patron assure que la vision court-termiste des politiques pose un véritable problème. « Dans les débats électoraux, on parle seulement d’aujourd’hui, pas de l’avenir », déplore-t-il. Les directions de Philips, FrieslandCampina ou encore Ahold Delhaize vont se joindre au mouvement lancé par Unilever, espérant ainsi contrer l’extrême droite. Cela fonctionnera-t-il ? Réponse dans un mois.