Dans les manuels scolaires indiens, le harcèlement subi par les musulmans de la part du parti au pouvoir, le BJP, et des extrémistes est atténué, voire supprimé. Une réécriture de l’histoire dangereuse.
Sur l’Inde, de façon peu étonnante, on n’entend que trop peu les défenseurs des minorités qui se sont pris d’amour pour les Yézidis, les chrétiens d’Orient ou les Coptes d’Égypte. Normal, ce sont les musulmans qui sont visés par les Hindous au pouvoir. Alors que, ces dernières années, les actes antimusulmans de la part des populations hindoues se sont multipliés, que les appels au lynchage se poursuivent et que les Hindous ont tenté de reprendre plusieurs mosquées, dont celle de Gyanvapi, cette fois, c’est la « cancel culture » version indienne qui fait des ravages.
En effet, comme l’indique Courrier international, le Conseil national de la recherche pédagogique et la formation (NCERT), qui est en charge des programmes scolaires et donc des contenus des ouvrages fournis aux élèves indiens, plusieurs passages ont été récemment supprimés. Sous prétexte de vouloir « alléger les manuels scolaires » après la pandémie, pour remettre plus vite les élèves au niveau, le NCERT a décidé de ne plus évoquer les actes violents commis par les hindouistes affiliés au parti au pouvoir, le BJD. L’assassinat de Gandhi dans les années 1940 est donc à peine évoqué, quand les pogroms antimusulmans de 2002 ont quasiment été effacés de l’Histoire.
Depuis longtemps, le Bharatiya Janata Party (BJP) mène une politique haineuse, devenu institutionnalisée, contre les populations musulmanes. Il est notamment, dans plusieurs régions, impossible aux citoyens musulmans de renouveler leurs papiers d’identité s’ils ne prouvent pas qu’ils sont là depuis plusieurs générations. L’atténuation des violences faites aux musulmans font partie de la stratégie du BJP : en occultant ces événements, ils ne seront plus qu’un lointain souvenirs pour les générations futures.
Les musulmans ne sont pas les seules victimes du BJP et du NCERT : le rôle des Moghols au moment de la période médiévale n’a également plus la même place dans les livres. De quoi réécrire l’Histoire, notamment concernant la Renaissance culturelle de l’Inde.