Ce week-end, des anciens du GUD et du RN ont défilé main dans la main à Paris. La manifestation a été autorisée par le préfet de police de Paris.
Décidément, la France reste très permissive lorsqu’il s’agit de l’extrême droite. Alors qu’il fallait faire barrage au Rassemblement national lors des dernières élections présidentielles — une mode depuis 2002 —, le gouvernement et les préfets semblent cultiver le fascisme, comme s’il servait leur dessin politique.
Samedi dernier, ce sont près de 550 personnes qui ont en effet été autorisées à participer à un rassemblement annuel à Paris. « Les conditions juridiques n’étaient pas réunies pour interdire cette manifestation », a assuré le préfet de police Laurent Nuñez.
De quoi énerver jusqu’aux socialistes — c’est dire si le sujet est grave. Le sénateur socialiste de Paris, David Assouline, s’est adressé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour lui dire qu’il était « inadmissible d’avoir laissé 500 néo-nazis et fascistes parader au cœur de Paris ».
Mais qu’était exactement ce rassemblement ? Il s’agit d’une commémoration annuelle de l’anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu. Problème : les manifestants étaient nombreux à être masqués. La police, habituellement prompte à user de la matraque lors des manifestations plus à gauche, a semble-t-il préféré éviter d’intervenir, alors que se couvrir le visage est bel et bien interdit.
Surtout, au-delà du fait qu’elle soit autorisée ou non, cette manifestation a été — et ce n’est pas surprenant — l’occasion de diffuser un peu plus la haine et le racisme. Les croix celtiques n’étaient qu’un détail, comparé aux slogans mais surtout aux CV des manifestants.
L’un des slogans, d’ailleurs, était : « Europe jeunesse révolution », le slogan du Groupe d’union Défense (GUD), un groupuscule fasciste qui a participé à l’époque à de nombreuses ratonnades. Le « Comité du 9 mai » est connu pour être une émanation du GUD. A priori, il est possible de défiler lorsqu’on est une organisation fasciste. Darmanin était moins conciliant avec les associations musulmanes…