En posant la question du retrait des subventions accordées par l’État à la Ligue des droits de l’homme, Gérald Darmanin montre qu’il veut faire cesser toute critique de son gouvernement.
« Je ne connais pas la subvention donnée par l’État, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées ». Cette sortie de Gérald Darmanin précise, s’il le fallait, à quel point le gouvernement français menace les libertés individuelles.
Ce mercredi, le ministre de l’Intérieur devait s’expliquer, devant les parlementaires, sur l’usage de la force par les policiers et les gendarmes lors des différentes manifestations contre la réforme des retraites ou encore à Sainte-Soline. Des deux heures d’audition de Gérald Darmanin, on retiendra la sortie du ministre de l’Intérieur contre la Ligue des droits de l’homme (LDH).
« Depuis le 16 mars, on voit qu’il y a une poussée extrêmement forte des violences du fait de l’ultra-gauche », a d’abord indiqué le ministre qui a demandé « un soutien sans réserve aux policiers et aux gendarmes ».
Mais alors qu’on lui parlait des « 250 blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre » et qu’on lui imputait la responsabilité de « ce désastre », Darmanin en a profité pour tirer à boulets rouges sur la LDH. Tout a débuté avec le sénateur LR François Bonhomme, qui a demandé au ministre de l’Intérieur s’il n’était pas temps de « cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l’État ».
Autrement dit, faut-il fait taire les critiques ? Gérald Darmanin a directement répondu, à propos de la LDH, que « la subvention donnée par l’État » méritée d’être remise en question. « Les actions qui ont pu être menées par la LDH depuis plus de 120 ans sont la défense des droits et libertés de toutes et tous, ne vous en déplaise », a rétorqué l’association.
Il sera certainement difficile pour le ministre de l’Intérieur d’étouffer financièrement la LDH. Mais force est de constater que cette idée trotte dans la tête d’un ministre de l’Intérieur qui, si un jour il était élu à de plus hautes fonctions, ne s’accommoderait pas de la démocratie.