Avant le lancement du 6e sommet Union européenne-Union africaine, l’organisation de défense des droits humains a organisé un rassemblement en Belgique. Elle a dénoncé le régime arbitraire égyptien d’arrestations politiques.
Les dirigeants européens et africains se sont rencontrés les 16 et 17 février à Bruxelles. Le sommet visait à définir et mettre en place un nouveau partenariat entre l’Afrique et l’Europe. Si cette rencontre a fixé trois défis : la sécurité, la santé et la stabilité, Amnesty international a tenté de faire la lumière sur les arrestations arbitraires et les détentions politiques en Égypte.
« Les dirigeant.e.s de l’UE qui vont rencontrer le président al Sissi cette semaine doivent tirer parti de cette occasion pour dénoncer la répression exercée par son gouvernement contre les droits humains. Malgré ses mesures de façade, force est de constater que les violations flagrantes des droits humains se poursuivent sans discontinuer en Égypte. Les dirigeant.e.s de l’UE ne doivent pas lui donner la possibilité de dissimuler les politiques profondément répressives de l’Égypte » a précisé la directrice du bureau européen d’Amnesty international, Eve Geddie.
Cet appel destiné aux dirigeants européens pour faire pression sur le gouvernement égyptien envoie un message clair. Il est important d’agir pour les droits humains et les libertés fondamentales. « Les droits et la vie du peuple égyptien doivent passer avec le renforcement des liens avec ce régime oppressif » a insisté Eve Geddie.
Intensification de la répression contre les opposants
« Je suis en fait ici parce que le président qui maintient mon compagnon en prison est reçu par le roi de Belgique et par le premier ministre. C’est pourquoi nous sommes ici, pour dénoncer ce qui se passe actuellement en Égypte en matière de droits de l’homme. Ce n’est pas accepté et ça ne peut pas continuer et les relations ne peuvent pas être inconditionnelles avec l’Égypte » explique Souheila Yildiz. Son compagnon n’est autre que l’étudiant Ahmed Samir Santawy arrêté en février 2021 et condamné en juin dernier.
Ces dernières années, la présidence du dictateur Abdel Fattah al-Sissi a été marquée par une forte répression des opposants politiques. En 2019 déjà, Amnesty international condamnait un pays devenu « une prison à ciel ouvert pour les dissidents ». Depuis, la situation s’est détériorée. Les violations des libertés et droits fondamentaux se sont accrues.
Selon l’organisation apolitique, près de 60 000 prisonniers politiques sont actuellement détenus en Égypte. Toutes les formes de dissidence sont réprimées, et les personnes envoyées derrière les barreaux. L’exercice pacifique des droits humains est dorénavant devenu quasi-impossible. Malgré les efforts annoncés par les autorités égyptiennes, la situation demeure inchangée, au grand dam des populations civiles.