Un homme noir a été violemment frappé par un membre des « Soldats du Christ », alors que ceux-ci effectuaient une prière de rue devant l’église Sainte-Rita, à Paris. La séquence, filmée et postée par le groupe de catholiques extrémistes, fait le buzz depuis vendredi sur les réseaux sociaux.

Publiée vendredi dernier, la vidéo des « Soldats du Christ » – intitulée « Touches pas à mon chapelet!!! » – fait actuellement le tour des réseaux sociaux et compte plus de 422 000 vues sur leur page YouTube.

Elle montre un groupe de onze hommes et femmes, agenouillés et priant rue François Bonvin, sur la chaussée face à l’église Sainte-Rita, dans le 15ème arrondissement de Paris. Un rassemblement qui a été décidé en guise de protestation contre la démolition de l’église, le 3 août dernier, lors de l’évacuation de catholiques intégristes farouchement opposés au sort réservé au lieu de culte. Alors que ces personnes poursuivaient leurs incantations, un homme noir, qui passait derrière le groupe, a été frappé au visage par un des membres d’un coup de poing si violent que l’homme est tombé de tout son poids sur le sol.

L’auteur de l’attaque, qui avait pris place dans le rang arrière, était un Blanc barbu, vêtu d’une chemise bleue et d’un pantalon de couleur sombre. Après que le coup a été asséné, la vidéo s’interrompt brutalement pour laisser place à un message prosélytique des « Soldats du Christ », un groupuscule catholique extrémiste luttant contre « l’extermination » de la chrétienté. Le descriptif accompagnant la vidéo sur YouTube – et par ailleurs truffé de fautes d’orthographe – justifie l’agression en ces termes : « Une personne mal attentionné, alcoolisées, diffusant de la musique à l’aide de son téléphone portable. Nous l’avions prévenu il n’a pas voulu entendre la voix de la raison. Un Soldats Du Christ la châtié pour son impolitesse. »

La loi bannit les prières dans la rue depuis 2011

Selon une source policière contactée par Metronews, la victime avait déjà quitté les lieux à l’arrivée des forces de l’ordre : elle n’a pas été identifiée et ne peut donc déposer plainte. L’agresseur ne sera pas poursuivi et l’affaire sera donc classée « sans suite ». Considérée comme une « ZAD (zone à défendre) d’extrême droite », la démolition de l’église Sainte-Rita, construite en 1990, a été prévue en octobre dernier pour réserver le site à un parking et des logements. Mais la destruction est retardée depuis des mois par l’opposition inflexible d’intégristes catholiques, soutenus plus ou moins ouvertement par des personnalités de droite et d’extrême droite.

Des soutiens appelés à se démultiplier alors que ce nouvel incident survient quelques semaines à peine après l’assassinat du Père Jacques Hamel, à Rouen. Pourtant, aucun politicien n’a songé à souligner que ce groupuscule enfreignait la loi. En effet, depuis le 16 octobre 2011, au nom de la laïcité, les prières et manifestations de ferveur religieuse dans l’espace public – la rue, en l’occurrence – sont strictement interdites. Une loi qui avait été créée sur mesure pour chasser des trottoirs les fidèles musulmans qui ne trouvaient pas de place à l’intérieur des mosquées. Deux poids, deux mesures, une nouvelle fois ?

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