La fermeture a été effectuée « dans l’intérêt des élèves. » Les 109 écoliers d’un établissement scolaire catholique hors-contrat — l’Angélus, à Presly dans le Cher — trouveront portes closes, lundi, lorsqu’ils iront en cours. Jusqu’aux vacances d’été, d’ailleurs. La préfecture de Bourges a en effet décidé de prendre des mesures de précautions alors que de possibles « infractions pénales » auraient été commises. Une décision qui survient « suite à des informations venues à la connaissance de l’Education nationale », indique le procureur de la République de Bourges. Parmi les infractions pénales présumées, des cas de maltraitance d’élèves et des agressions sexuelles. Violences, privations de repas, punitions à caractère corporels ou encore attouchements sexuels… La liste des accusations portées à l’encontre de l’établissement scolaire est longue.

Une école « reconnue canoniquement auprès du diocèse de Bourges »

Il existe, en France, 1 300 établissements scolaires hors-contrat, dont 300 sont confessionnels — parmi lesquels 200 écoles catholiques. Des écoles qui ont une gestion totalement autonome, non subventionnées par l’Etat et qui choisissent, à leur guise, les enseignants et qui ne sont pas tenues de suivre les programmes officiels. Ce qui n’empêche cependant pas les inspections de la part de l’Education Nationale. Ni celles de la police, qui a décidé vendredi matin de lancer une perquisition dans les locaux de l’Angélus. L’institution est, selon son site internet, « tenue par la Fraternité enseignante des Coeurs de Jésus et Marie. » Cet internat catholique « indépendant pour garçons du primaire au lycée » a été « reconnu canoniquement auprès du diocèse de Bourges » depuis l’été dernier.

Najat Vallaud-Belkacem, en juin 2016, avait annoncé une série de mesures pour mieux contrôler les écoles privées hors-contrat. Elle dénonçait à l’époque « des risques de radicalisation », visant notamment les écoles musulmanes — une quarantaine d’établissement hors-contrat en France sont musulmans. Visiblement, les risques de pédophilie sont eux aussi à prendre en compte du côté du ministère de l’Education Nationale.