La tension monte d’un cran entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Et si cela doit se régler entre les deux pays, ce ne sera semble-t-il pas par le dialogue. Le prince Mohammed ben Salman a, il y a un peu plus d’une semaine, accuse Téhéran d’être « un régime construit sur une idéologie extrémiste » et assure que l’Iran ne dominera pas le monde musulman. Habituellement plus diplomatiquement corrects, les Saoudiens ont, par l’intermédiaire de leur vice-prince héritier, exhorté à ce que l’Islam chiite connaisse son apogée « à l’intérieur de l’Iran, pas en Arabie saoudite. » Ryad accuse l’Iran de vouloir contrôler « la terre des musulmans » et de diffuser son « chiisme duodécimain (la pensée majoritaire dans le chiisme, ndlr) dans le monde musulman. »

Une attaque virulente qui a fait réagir Téhéran. Le ministre iranien de la Défense a, hier, tenu à répondre au prince saoudien. Avec tout d’abord une menace : si Ryad « fait une bêtise », l’Iran devrait réagir de façon instantanée. « Nous ne laisserons aucune région intacte à l’exception de La Mecque et Médine », les lieux saints de l’Islam en royaume saoudien, a indiqué Hossein Dehghan. Si, pour le moment, la guerre entre l’Iran et l’Arabie Saoudite se règle de façon violente au Yemen, où la coalition menée par le royaume wahhabite s’en prend aux Houthis, soutenus par Téhéran, la tension semble être montée d’un cran. Au point que l’Iran menace directement d’attaquer l’Arabie Saoudite.