Abdallah, 25 ans, enseignait depuis plusieurs mois au collège Pierre-et-Jean-Lerouge, à Chablis, dans l’Yonne. Il effectuait un remplacement en tant que professeur de physique-chimie, muni d’une licence de biologie.

Mais le 1er décembre 2018, l’académie de Dijon a décidé de se séparer du jeune homme, après avoir pourtant renouvelé son contrat plusieurs fois.

Dans le rapport transmis au rectorat et rendu public dans un article de Mediapart, le chef d’établissement parle d’Abdallah comme un professeur « très discret » et « sans aucun problème de discipline ».

Mais il poursuit, écrivant qu’Abdallah « salue surtout les hommes, dont il serre la main, contrairement aux femmes avec qui il se contente d’un signe de tête ».

Une attitude qu’aurait peu apprécié le principal. Et d’autres éléments auraient alerté la hiérarchie.

Dès le début de l’année il aurait demandé à pouvoir arriver plus tôt le matin à cause des problèmes de transports et de covoiturage. Il voulait ainsi avoir une clé pour rentrer dans le collège.

« Quelques jours avant les vacances de la Toussaint, l’enseignant a demandé à un agent de visiter tous les bâtiments du collège, ce qui lui a été refusé. Il a aussi souhaité savoir si des personnes étaient logées sur place la semaine et le week-end et a posé des questions sur le système d’alarme intrusion », est-il rapporté dans le dossier. 

Ainsi, en novembre, le principal a décidé de signaler le comportement de l’enseignement. Pour lui, il aurait provoqué par ses demandes un « sentiment de malaise ». 

« Je tiens à préciser qu’en aucun cas les qualités pédagogiques d’Abdallah ne sont remises en question. Un signalement n’est pas une accusation », a confié au site le Bien Public, le chef de l’établissement.

Mais Abdallah, lui, dénonce une discrimination en raison de sa religion et « des sournoiseries qui tendent à [le] faire passer pour un terroriste en raison de [son] faciès et de [sa] barbe ». Il assure que dans son ancien établissement, il avait les clés de sa salle et un badge pour rentrer quand il le souhaitait.

L’avocate d’Abdallah a saisi le juge des référés du tribunal administratif pour l’annulation de cette décision de l’académie de Dijon, mais sa demande à été rejetée. Une audience doit avoir lieu dans les prochains mois et une plainte pourrait être déposée pour discrimination.