« Nous pensons que nous ne devons pas lutter pour (les droits d’) une Supercoupe qui va se jouer dans un endroit où les droits de l’homme ne sont pas respectés », et en particulier ceux des femmes, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la télévision publique.
La Supercoupe d’Espagne se jouera en Arabie Saoudite pour les trois prochaines saisons (2020, 2021 et 2022), au stade du Roi-Abdallah (62.000 places) de Djeddah, avait annoncé lundi la Fédération espagnole de football (RFEF).
La compétition sera disputée pour la première fois selon le format d’un « final four ». Valence CF, le Real Madrid, le FC Barcelone et l’Atlético Madrid sont les équipes en lice lors de la prochaine édition qui se tiendra du 8 au 12 janvier.
Les droits de cette compétition, dont l’appel d’offres a été lancé mardi, doivent rapporter environ 30 millions d’euros à la fédération espagnole.
Consciente de la polémique pouvant découler de sa décision, la fédération a souligné que son accord avec son homologue saoudienne prévoyait « l’accès sans restrictions des femmes aux rencontres et le lancement d’une compétition de football féminin en Arabie saoudite ».
La décision de la fédération espagnole a entraîné de vives critiques, notamment de la part du football féminin. La gardienne espagnole de l’Ajax Amsterdam, Eli Sarasola, a affirmé sur Twitter que jouer cette compétition en Arabie saoudite « avait beaucoup de sens » avec le symbole de dollars à côté de son message.
Le royaume ultraconservateur s’appuie depuis quelques années sur le sport pour améliorer son image. Il avait déjà accueilli la Supercoupe d’Italie en janvier 2019 et organise depuis l’an dernier une course de Formule Electrique.
Ryad, qui s’efforce de préparer l’après-pétrole, a par ailleurs décidé en septembre d’octroyer des visas touristiques alors que le pays n’était jusqu’à présent ouvert qu’aux hommes d’affaires et aux pèlerins se rendant dans les villes saintes de La Mecque et Médine.
Les autorités saoudiennes ont par ailleurs autorisé l’an dernier les femmes à conduire. Mais malgré cet assouplissement, les Saoudiennes restent sous la surveillance étroite d’un « tuteur mâle » dans leur vie quotidienne ou encore pour pouvoir se marier.