– Premières ruptures –
Le 15 février 2017, moins d’un mois après son investiture, le président Trump redit sa volonté de présider à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Mais il annonce que Washington ne s’accroche plus à la solution dite à deux Etats, à savoir la création d’un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël, en rupture avec des décennies de tradition diplomatique américaine.
Le 16 mars, nouvelle rupture: le représentant spécial de Donald Trump, Jason Greenblatt, rencontre à Jérusalem des représentants des colons israéliens. En mai, M. Trump se rend en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Il se recueille devant le Mur des Lamentations, dans la Vieille ville de Jérusalem, une première pour un président américain.
– Jérusalem –
Le 6 décembre, Donald Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël, déclenchant déclenche la colère des Palestiniens. Le statut de la Ville sainte est l’un des problèmes les plus épineux du conflit, les Palestiniens souhaitant faire de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Le 14 mai 2018, le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem coïncide avec un bain de sang dans la bande de Gaza, où une soixantaine de Palestiniens sont tués par l’armée israélienne lors de manifestations près de la frontière entre l’enclave et l’Etat hébreu.
« Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient », déclare le président palestinien Mahmoud Abbas.
– Arrêt des financements –
Le 31 août 2018, l’administration américaine annonce qu’elle ne financera plus l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une semaine après avoir supprimé plus de 200 millions de dollars d’aide aux Palestiniens.
Le 10 septembre, les Etats-Unis annoncent la fermeture du bureau de représentation palestinienne à Washington, qui jouait le rôle d’une ambassade de l’Autorité palestinienne aux Etats-Unis.
Le 4 mars 2019, le consulat général des Etats-Unis à Jérusalem, qui faisait office d’ambassade auprès des Palestiniens, cesse d’exister pour être absorbé par l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
– Golan –
Le 21 mars, Donald Trump se dit favorable à une reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le Golan, dont une grande partie a été conquise en 1967 par Israël aux dépens de la Syrie, et dont l’annexion en 1981 n’a pas été reconnue par la communauté internationale. Damas dénonce une « atteinte flagrante » à sa souveraineté.
– Nouvelles ruptures –
Le 27 mars, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo laisse entendre que le futur plan de paix devra rompre avec le consensus traditionnel sur les questions-clés comme Jérusalem, les colonies ou les réfugiés.
Le 2 mai, le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, confirme que le plan ne devrait pas faire référence aux « deux Etats ».
Un mois plus tard, l’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, affirme qu’Israël a le droit d’annexer « une partie » de la Cisjordanie occupée.
Fin juin, Jared Kushner présente à Bahreïn le volet économique du plan américain, faisant miroiter 50 milliards de dollars d’investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. La conférence est boycottée par les Palestiniens.
le 18 novembre, Mike Pompeo annonce que les Etats-Unis ne considèrent plus contraires au droit international les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, pourtant jugées illégales par l’ONU et une grande partie de la communauté internationale.
« La vérité, c’est qu’il n’y aura jamais de solution judiciaire au conflit, et que les débats sur qui a raison et qui a tort au regard du droit international n’apporteront pas la paix », estime-t-il