« ‘Le djihad silencieux’, le documentaire choc d’infiltration. » La promesse était forte. Le journaliste israélien Tsvika Yehezkeli affirmait qu’il s’était infiltré au cœur des mosquées qui prêchent le djihad. Ce « spécialiste incontesté des infiltrations à risque dans les milieux musulmans extrémistes » avait choisi pour l’accompagner dans son reportage le tristement célèbre Jean-Paul Ney, abonné aux « fake news ». La bande-annonce, construite telle un film d’espionnage, semblait promettre de nombreuses révélations.

Début janvier, Jean-Paul Ney assurait avoir obtenu des révélations, parmi lesquelles des informations très sensibles sur le CCIF : dans le reportage de Tsvika Yehezkeli, assurait Ney, on voit « Samy Debah, un responsable associatif (ancien président du CCFI, ndlr) et ex-candidat aux législatives accepter des fonds d’une organisation djihadiste. » Dans la foulée, le principal intéressé avait dénoncé les méthodes de ces « pieds nickelés » qui « tentent de se faire passer pour des journalistes d’investigation. » 
Le reportage, en plusieurs parties, vient d’être diffusé en Israël. Et le moins que l’on puisse dire est que le Bernard de La Villardière israélien a quelque peu survendu son film. Notamment concernant Samy Debah qui propose aux deux hommes voulant faire un don au CCIF de le faire par… virement. Ce sera le plus gros scoop du reportage concernant l’association.

Un internaute s’est penché sur ce reportage et le décrit de façon très précise, traduisant notamment les propos en arabe.

Le journaliste israélien tente également de décrédibiliser le CBSP, une association qui vient en aide aux Palestiniens. Lorsque Yehezkeli demande à ses membres s’ils font des dons au Hamas, ils répondent par la négative. Lorsqu’il les accuse de proximité avec l’UOIF, ils répondent : « Nous ne faisons pas de religion. » Les seules révélations sont finalement des inventions sorties tout droit de l’imagination de Jean-Paul Ney, comme lorsqu’il décrit une vraie vague de soutien à Mohammed Merah, le terroriste de Toulouse.

Nul ne doute du manque de sérieux de Jean-Paul Ney. Sauf que plusieurs personnalités françaises ont accepté de participer à cette mascarade, comme Alexandre Devecchio, Gilbert Collard ou encore l’avocat Thibault de Montbrial. Ces trois-là se sont laissé aller à quelques fausses informations : le membre du FN explique par exemple, sans rire, qu’on ne peut plus dire « Joyeux Noël » en France. Pour le journaliste du Figaro, il y a à Paris des rues interdites aux femmes à cause de l’islamisation rampante.

L’infiltration n’aura finalement servi à rien, si ce n’est à montrer que la réalité est bien plus banale que les fantasmes sur la communauté musulmane de France.