Préjugés véhiculés sur les banlieues, stigmatisation des musulmans, propos racistes, manque de représentation des femmes ou des personnes handicapées…

Autant de problématiques qu’entend combattre le mouvement « Citoyens contre les discriminations dans les médias », crée il y a quelques mois.

Lancé officiellement peu après la polémique autour du hijab running, le porte-parole Mehdi Chebaiki assure pourtant que celle-ci n’a pas été l’élément déclencheur.

« Nous voulons rétablir un équilibre dans les médias »

« L’affaire Décathlon n’est qu’une affaire parmi tant d’autres. Il y a des dérives depuis un certain temps, que ce soit à la à la télévision, à la radio mais aussi dans la presse écrite. Il y a de plus en plus de fake news et de préjugés pris comme des informations. On s’est dit qu’il ne fallait plus laisser passer cela. Nous voulons rétablir un équilibre dans les médias », explique t-il.

Récemment, ce mouvement s’est notamment indigné sur sa page Facebook, face aux propos tenu par Barbara Lefèbvre, une professeure d’histoire, le 12 décembre 2018 à 22h sur CNEWS.

Dans une émission (Les Voix de l’Info), celle-ci explique que la marque sur le front de certains musulmans est bien « le signe ostentatoire des islamistes qui passent leur temps à se frapper la tête sur le sol pendant les prières ».

Des propos non seulement faux pour « Citoyens contre les discriminations dans les médias » (CDM) mais qui sont aussi « une incitation à la haine à l’égard de la communauté musulmane ».

« Chacun a le droit d’avoir une opinion, de l’exprimer mais pas de heurter publiquement les gens en les insultant ou en disant des contre-vérités flagrantes », confie à ce sujet le porte-parole du CDM.

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Les citoyens invités à saisir davantage le CSA pour des propos malveillants 

Ainsi, le CDM composé de quelques bénévoles et qui deviendra bientôt une association, souhaite « réveiller les citoyens ». Il les invite à venir sur une plateforme qui verra bientôt le jour, pour faire « un maximum de signalements au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel », seule façon d’obtenir des sanctions.

« Nous privilégierons bien sûr des signalements cohérents et pertinents car nous ne sommes pas là pour faire la chasse aux sorcières au moindre excès de langage », tient à préciser Mehdi Chebaiki.

Le CDM comportera également un volet juridique avec la collaboration d’un cabinet d’avocat, afin de « faire pression sur les personnes qui se rendraient coupables d’appels à la haine, de délits de langage graves ou de discriminations avérées ».

Enfin, le CDM souhaite imposer sa présence dans les médias mainstream et collaborer avec des journalistes, en toute bienveillance.

« On ne jette pas l’opprobre sur la profession toute entière. Ce n’est pas les journalistes que nous visons mais certains d’entre eux qui commettent des dérapages », tient à nuancer Mehdi Chebaiki, également chroniqueur sur la radio France Maghreb 2.

Ce dernier dit vouloir tout simplement « participer à relever le débat », et ramener les discriminations « à un niveau sociétalement acceptable ».

« On sait bien que cela ne se fera pas du jour au lendemain mais on espère faire avancer les choses », conclut-il.