Selon des chercheurs qui s’étaient réunis à Paris, les convertis à l’Islam embrassent leur nouvelle religion entre 15 et 20 ans. Et ce, pour plusieurs raisons…

Les conversions à l’Islam se font de plus en plus jeune. Voilà le constat effectué par des chercheurs européens et australiens qui s’étaient donné rendez-vous pour un colloque à Sciences-Po Paris il y a quelques jours. Que ce soit en Europe ou en Australie, le constat est le même : l’âge des convertis est tombé en moyenne à 15 ou 16 ans, indique La Croix. Au Pays-Bas, par exemple, « le pic des conversions se fait autour de 20 ans, l’âge des questions existentielles », indique la chercheuse Vanessa Vroon-Najem, qui souligne que la Hollande est un « pays fortement sécularisé. » Les chercheurs ont également souligné que, si l’âge avait baissé, on avait enregistré un nombre croissant de conversions de femmes ces dernières années, tandis que l’origine religieuse était très diversifiée : les convertis à la religion musulmane viennent tout autant du judaïsme et du christianisme que de l’athéisme, voire de l’agnosticisme.

Des conversions « relationnelles »

L’Islam attire chaque année plus de 4 000 personnes en France. Selon une étude de l’INED et de l’Insee datant de 2010, il y aurait de 70 000 à 110 000 convertis dans l’Hexagone. Ils seraient également plus de 100 000 convertis au Royaume-Unis, où plus de 5 000 citoyens se convertissent chaque année. La particularité, indique l’étude réalisée par l’organisation Faith Matters, c’est que parmi ces convertis récents, près des deux-tiers seraient des femmes. Même si, précise Fiyaz Mughal, directeur de Faith Matters, « la conversion à l’Islam a été stigmatisée par les médias et à tort associé à des idéologies extrémistes et à des pratiques culturelles discriminatoires. » Pourtant, comme le prouvent les statistiques, de nombreuses personnes vont outre les préjugés…

Mais qu’est-ce qui pousse des personnes à se convertir à l’Islam ? D’après les chercheurs réunis à Sciences-Po, celles-ci sont avant tout « relationnelles. » Une rencontre amoureuse ou amicale, ou même une adoption, par exemple, peut amener un homme ou une femme à choisir une nouvelle religion. Mais certains se convertissent aussi par spiritualité. Et à ceux qui craignent une radicalisation de ces derniers, les chercheurs balaient d’un revers de la main ces doutes : « Certains me disent : le Coran, je m’en fiche, ce que je veux c’est le djihad. Il y a bien conversion au sens d’un changement complet de vêtement, d’alimentation etc. Mais où est Dieu dans tout ça ? Je ne sais pas », indique l’Italien Stefano Allievi. Autrement dit, dans ce cas, ils se convertissent au terrorisme et non à la religion musulmane.

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