Après avoir mené une enquête, les responsables de ce comité parlementaire expliquent avoir reçu des « preuves alarmantes de l’étendue de l’influence chinoise sur les campus universitaires britanniques » dans ce rapport rendu public mardi.
Parmi les cas compilés par les députés, des pressions en provenance de l’ambassade de Chine sur un « vice-chancelier » d’université pour dissuader des membres de son établissement de faire des commentaires politiques sur la Chine.
Le rapport mentionne aussi le cas de membres de l’institut Confucius, l’organisme de diffusion de la langue et la culture chinoises, confisquant des documents mentionnant Taïwan, un territoire indépendant que la Chine considère comme une de ses provinces, au cours d’une conférence universitaire.
Selon le groupe de réflexion spécialisé dans les questions de sécurité RUSI, l’association des étudiants et des universitaires chinois, le CSSA, soutenu et en partie financé par la Chine, surveille les étudiants chinois et essaye d’empêcher les discussions sur des sujets sensibles pour la Chine comme Taïwan, le Tibet et le massacre de Tiananmen, la sanglante répression des manifestants à Pékin en 1989.
Une femme de la minorité musulmane des Ouïghours politiquement active au Royaume-Uni a dit aux parlementaires être surveillée par le gouvernement chinois et que sa famille en Chine était harcelée.
Plus de 100.000 Chinois étudient au Royaume-Uni, réglant d’importants frais de scolarité, une manne bienvenue pour les universités britanniques.
« Les universités sont fortement incitées à établir des partenariats à l’étranger pour garantir des financements et améliorer la collaboration sur des projets de recherche, mais cela devrait être mis en balance avec les risques potentiels pour la liberté académique », mettent en garde les auteurs du rapport du comité des affaires étrangères à la Chambre des communes.
Interrogé par les parlementaires, un secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères a expliqué avoir des « rapports anecdotiques provenant parfois d’universités sur des pressions x ou y dont elles seraient l’objet ».
Pour les auteurs du rapport, « le ministère des Affaires étrangères ne traite pas la question de l’ingérence dans le monde académique comme il devrait le faire » et devrait « mettre au point une stratégie » avec les universités pour s’attaquer à cette question.