Cette loi avait pourtant été acceptée lors d’un vote populaire en février.
Dans un communiqué publié mardi, la Cour de justice genevoise a indiqué que sa chambre constitutionnelle a décidé de lever l’interdiction faite aux députés régionaux de signaler leur appartenance religieuse.
La Cour souligne que les parlementaires, contrairement aux agents publics, « n’ont pas vocation à représenter l’Etat, mais la société et son pluralisme, qu’ils incarnent ».
Le fait d' »imposer aux organes législatifs une totale neutralité confessionnelle » mettrait aussi « à mal le principe démocratique », selon la Cour.
La justice a aussi fait valoir qu’imposer une telle neutralité religieuse revient dans les faits à empêcher « les personnes manifestant leur appartenance religieuse d’accéder à un mandat électif ».
En avril 2018, le Parlement de Genève, dominé par la droite, avait voté en faveur de cette loi controversée. Mais l’extrême gauche, les Verts, des organisations féministes et des groupes musulmans avaient récolté suffisamment de signatures pour obtenir un vote populaire.
Le 10 février 2019, plus de 55% des électeurs genevois avaient soutenu la loi, mais la chambre constitutionnelle de la Cour de justice avait été saisie de six recours demandant l’annulation de plusieurs dispositions du document.
Dans le canton de Genève, les femmes sont autorisées à porter le voile et même le niqab dans l’espace public.