Après Cécile Duflot et Vincent Peillon, Jean-Marie Le Guen vient de se montrer favorable à la dépénalisation du cannabis. Malgré l’avis semble-t-il favorable de François Hollande, le sujet ne devrait pas être débattu avant la fin du quinquennat.

« La prohibition du cannabis en France mérite d’être discutée. » Pour le socialiste Jean-Marie Le Guen, le PS doit prendre à son compte ce débat. Selon le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement — qui est par ailleurs médecin —, « il faut réfléchir aux meilleures politiques publiques. Il faut discuter des modalités. » Car, selon lui, « la situation actuelle ne marche pas, que ce soit au niveau des trafics et de la culture de ‘gangsterrorisation’ en quelque sorte que cela crée. Je pense qu’il faut peut-être aller vers des mécanismes de légalisation contrôlée mais surtout avec des politiques d’éducation et de santé publique », estime-t-il, ajoutant qu’il se battra « toujours contre la consommation de cannabis chez les jeunes. » Cécile Duflot et Vincent Peillon, alors au gouvernement, avaient déjà tenté de relancer ce débat. En vain.

Dépénaliser mais renforcer les sanctions

Le constat du secrétaire d’Etat est pourtant sans appel : « La prohibition n’est pas efficace », estime-t-il. Pour Jean-Marie Le Guen, « il faut armer les jeunes pour véritablement les convaincre, il faut pouvoir leur tendre la main pour qu’ils ne restent pas dans cette consommation qui est dangereuse. C’est donc une approche sanitaire que je propose, et non pas une approche morale ou juridique. » Et pour ce faire, l’homme politique propose « des levées de l’interdiction qui seront très sélectives. D’abord pour les adultes et certainement pas pour les jeunes de moins de 21 ans. » D’un côté, le socialiste propose un « renforcement des sanctions, de la même façon que pour l’abus d’alcool on a renforcé les contrôles », de l’autre une levée de la prohibition telle qu’elle est imposée actuellement.

Du côté des ministres, on juge la proposition de Jean-Marie Le Guen — qui parlait à titre personnel et non en tant que membre du gouvernement — inutile. La discussion sur la dépénalisation « n’est pas celle du gouvernement », a tenu à dire Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, qui assure qu’« il n’y a pas sur ce sujet d’autres positions que celle qui a été exprimée par le Premier ministre et le président de la République. » Sauf qu’en février, François Hollande s’était dit, en privé, favorable à la dépénalisation. Le magazine Les Inrocks estimait alors que ce serait « l’occasion pour François Hollande de se refaire une santé sur sa gauche. » Mais Najat Vallaud-Belkacem a elle aussi rappelé que « le gouvernement s’est exprimé clairement, il n’y a pas de dépénalisation en vue. »

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