Le staff des Bleus suggère à ses joueurs musulmans de décaler de quelques jours leur jeûne. Mais il dit leur laisser la liberté dans leur choix.
À chaque ramadan, lorsque les Bleus ont une compétition ou des matches éliminatoires à jouer, la question revient. Plus globalement, les clubs ont des politiques différentes avec leurs joueurs lors du jeûne de ramadan. Certains staffs estiment que ne pas boire ni manger les jours de match peut avoir un impact sur les performances et la santé des footballeurs. D’autres préfèrent laisser les joueurs choisir s’ils jeûnent ou non.
Lors de la préparation à la Coupe du monde 2018, l’équipe de France avait déjà dû gérer le ramadan. Il avait alors été laissé une totale liberté aux joueurs. Paul Pogba ou encore N’Golo Kanté avaient concilié ramadan et préparation sportive.
La politique des Bleus à ce sujet est assez claire : le staff de l’équipe de France ne veut pas imposer à ses joueurs musulmans de se sustenter. Mais il recommande cependant aux joueurs de reporter leur jeûne de cinq jours.
Sauf que, comme le précise L’Équipe, les joueurs musulmans au sein des Bleus ne sont pas forcément des cadres. Et difficile, lorsqu’on ne s’appelle pas Pogba, d’aller contre de telles recommandations, même si elles ne sont qu’optionnelles.
Marcus Thuram a tenu, en conférence de presse, à féliciter la décision anglaise de proposer des pauses pour permettre aux joueurs de rompre leur jeûne. « Il faut être à l’écoute de tous les joueurs qui sont sur le terrain et de leur croyance, je salue l’Angleterre pour cette prise de décision. C’est un pas en avant, ce n’est que le début », a-t-il expliqué.
Reste cependant à savoir si le staff des Bleus a le droit de demander à ses joueurs de décaler leur ramadan. Pour Nicolas Vilas, auteur de « Dieu Football Club », jouer au foot et observer le jeûne est compatible. « Des joueurs professionnels musulmans, il y en a plein. Certains vivent même le jeûne et leur spiritualité comme une force », explique-t-il.
De quoi rappeler une vieille anecdote. Alors entraîneur d’Auxerre, Guy Roux avait appelé le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui était alors président du CFCM, pour avoir l’avis d’un religieux et « ce que dit exactement le Coran ». « Les jours de match et d’entraînement, ils connaissent une sudation importante. Faites-les boire », avait répondu le recteur. Mais Guy Roux avait finalement décidé de réveiller ses joueurs de bonne heure pour leur offrir un repas consistant.