Influenceur d’extrême droite, Damien Rieu multiplie ces derniers jours les fake news et les approximations. Son objectif : faire monter l’islamophobie et la xénophobie sur les réseaux sociaux.
Il se définit, sur son compte Twitter, comme un « lanceur d’alerte ». Il fait surtout partie de l’« équipe Reconquête et Fdesouche. Alors, les alertes que Damien Rieu lance sont bien souvent orientées. Et il n’hésite surtout pas à tordre le coup aux faits pour faire l’apologie de l’extrême droite. Avant de militer pour Reconquête, Damien Rieu a d’ailleurs été l’un des fers de lance de Génération identitaire. C’est dire sa haine de l’étranger ou de l’immigré.
Depuis plusieurs jours, Damien Rieu tente de prouver, sans le dire, l’islamisation supposée de la société française jusque dans les transports en commun. Il a donc posté plusieurs vidéos montrant des hommes en train de se prosterner, laissant penser qu’il s’agirait de fidèles musulmans. « Peut-être faudrait-il suggérer à la RATP un règlement invitant les passagers à prier avec légèrement plus de discrétion », écrit ainsi Damien Rieu.
Plusieurs problèmes mettent cependant à mal les vidéos de Rieu. D’un côté, l’homme n’a ni tapis de prière ni n’est en direction de La Mecque. Pire, les horaires auxquels Damien Rieu a filmé les vidéos ne correspondent à aucune prière. Enfin, plusieurs internautes reconnaissent les hommes filmés à leur insu et seraient en réalité… des mendiants.
Trop tard. Le message initial a été vu des millions de fois. Qu’importe les faits, Damien Rieu a réussi son coup : faire passer un message de haine contre les musulmans. Et s’il a été prouvé par A+B que cela n’avait rien à voir avec les musulmans, c’est trop tard.
Depuis, Damien Rieu s’est lancé dans la statistique ethnique concernant les prisonniers dans les établissements pénitentiaires. Là encore, la statistique reste inexacte. Lorsque la place Vendôme avait sorti une liste établissant des ressortissants étrangers détenus, il y a déjà cinq ans, le ministère de la Justice avait indiqué que « la fiabilité des informations ne permet pas de détailler les prévenus des condamnés ».