En novembre dernier, la Grande mosquée de Paris annoncer réserver « formellement » sa décision quant à sa participation à la troisième instance de dialogue de l’Islam de France, qui allait avoir lieu le 12 décembre au ministère de l’Intérieur. Dalil Boubakeur, le recteur, reprochait officiellement au gouvernement de chercher à « entériner (ses) initiatives dans la précipitation et la confusion, sans une large et longue consultation consensuelle, comme ce fut le cas pour l’édification sereine du Conseil français du culte musulman. » Officieusement, selon le très sérieux journal algérien El Watan, la mésentente concernait l’avenir du fils de Dalil Boubakeur, Sami, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) à l’ambassade de France au Maroc. D’après le journal, Dalil Boubakeur espérait que celui-ci soit promu conseiller technique au sein de l’organisme français.

El Watan précise que, alors que Bernard Cazeneuve venait d’être nommé Premier ministre, le recteur de la Grande mosquée de Paris a expressément demandé un rendez-vous à Matignon pour discuter de l’avenir de son fils. Le journal algérien parle de « chantage », écrivant que Dalil Boubakeur aurait menacé de boycotter l’instance de dialogue avec l’Islam de France. Une source du ministère s’étonne, auprès du journaliste d’El Watan, que le recteur parisien « ait demandé un rendez-vous au nouveau Premier ministre dans le seul but réel de faire pression sur l’OFII pour que son fils obtienne une promotion, menaçant même de ne pas participer à l’instance de dialogue à défaut. » Quoi qu’il en soit, précise le quotidien, le Premier ministère n’a pas daigné accéder à la requête de Dalil Boubakeur. Bernard Cazeneuve, en quittant l’Intérieur, avait par ailleurs offert un cadeau de départ au recteur, un poste dans l’association liée à la Fondation de l’Islam de France. De là à penser qu’il y a un lien entre la demande de Dalil Boubakeur et cette nomination…