Le Ramadan amène les individus à choisir entre plusieurs hypothèses, parfois farfelues. Entre ceux qui choisissent de s’empiffrer de nourriture les 4 à 6 heures qu’ils ont devant eux pour aller au lit au moment où vient l’heure de Fajr ou encore ceux qui ne se réveillent même pas le matin pour jeûner, il convient de revenir sur la base des bonnes pratiques en matière de Ramadan.

Permettre de pratiquer la prière

Anas Ibn Malik rapporte que le Prophète de l’Islam a déclaré : « Prenez le repas d’avant l’aube (As-Suhûr) car il s’y trouve des bénédictions » (Bukhārī Kitāb-Us-Sawm). Une des bénédictions est que le fait de se lever le matin permet de pratiquer la prière obligatoire de Fajr et éventuellement la prière facultative du Tahaj-jud.

En effet, il y a un lien direct entre le Ramadan et la prière de Tahaj-jud (prière surérogatoire ou nawafil offertes au milieu de la nuit). Le Ramadan facilite l’accomplissement de cet acte plein de mérite. Durant les jours ordinaires il est difficile pour certains de se réveiller bien avant la prière d’Al-Fajr pour se consacrer à la prière de Tahaj-jud.

Au cours du Ramadan, on doit de toute façon se réveiller pour prendre le repas du matin (As-Suhûr ou As-Souhour, Sehri)  pourquoi donc ne pas profiter de l’occasion pour affiner sa spiritualité ? Il faut aussi encourager les enfants à accomplir tout au moins deux Raka’at (unités) de prière Nawafil, s’ils se réveillent pour le repas d’avant l’aube. Sortir directement du lit pour aller à la table à manger est contraire à l’esprit même du Ramadan. 

Permettre de passer du temps avec sa famille

Le Ramadan, bien que l’acte du jeûne soit individuel, se pratique en famille. Il s’agit d’un moment de partage essentiel, au cours duquel des personnes d’une famille qui sont fâchées doivent se rapprocher pour favoriser les aspects spirituels de leurs vies, plutôt que les petites querelles mondaines. Le Ramadan, en contraignant de se lever le matin, permet de faciliter un tel rapprochement.

Puis il est l’occasion également de prêcher la bonne parole entre membres de la famille, de demander comment se passe le jeûne, notamment lorsqu’il s’agit de la première fois pour certains enfants de plus de 10 ans du foyer familial (On notera de passage que le jeûne n’est prescrit de façon régulière qu’à partir de l’âge de la maturité). Il permet également d’échanger sur des anecdotes de la vie, qui se sont passées pendant le Ramadan, afin de renforcer la foi des uns et des autres.

Permettre de lire le Coran

La récitation matinale du Coran est un des bienfaits manifestes du Ramadan. D’autant plus que de nos jours plusieurs groupes d’individus critiquent vertement ce Livre. Il convient d’en apprendre les moindres détails et les moindres subtilités afin de porter la pédagogie au meilleur niveau à l’égard de ces individus.

Car si le Ramadan permet d’accentuer la sagesse, il favorise également l’apaisement des conflits entre les Hommes. Cela ressort de l’idée même que pendant le Ramadan si une personne vous critique ou vous insulte, vous ne pouvez pas lui répondre sur un ton équivalent. Vous devez dire que vous  jeûnez et qu’en conséquence vous n’allez pas répliquer.

C’est ainsi qu’une personne critiquant le Coran ne doit pas appeler des sentiments extrêmes mais de la compassion. Surtout que dans bon nombre de cas, la réponse à la critique par l’amour a permis de créer de grands défenseurs du Coran. Il faut en conséquence bien l’étudier pendant les matinées au cours desquelles vous vous êtes réveillés afin de répondre avec amitié et amour à vos détracteurs.

Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur spécialisé sur les questions d’Islam et de laïcité. Retrouvez ici sa page Facebook.