Dans le cadre d’une conférence sur la déradicalisation, plusieurs intervenants ont rappelé que ces jeunes qui s’engagent aux côté des terroristes ont souvent en commun un mal-être social et un manque d’écoute de la part des autorités.

Ce lundi 31 octobre, lors d’une conférence organisée par l’Unesco à Québec, plusieurs jeunes ont tenu à apporter leur témoignage. Devant les représentants de soixante-dix pays, Sara, Ben, Abdul et Nadia ont expliqué leur malaise qui les a amenés à se radicaliser. Le sentiment de rejet est certainement l’élément commun à tous les radicalisés… Comme Sara, qui raconte : « Quand j’ai décidé de porter le voile, je ne comprends pas pourquoi, on m’a rejetée. » La jeune fille cherchait « un idéal », explique Radio-Canada. C’est loin de l’Occident qu’elle a voulu le trouver. Ces jeunes ont aussi en mémoire les humiliations subies par leurs parents. « Cette jeunesse, elle voit des parents qui ont subi beaucoup de choses et qui ont perdu eux-mêmes leur dignité », raconte Nadia, qui déplore que le vivre-ensemble ait été « un grand mensonge. » Pour le père d’un radicalisé parti en Syrie, ce départ était une façon pour son fils « de trouver une solution définitive à la stigmatisation. »

« La recherche constante de réponses à un mal social »

Il regrette aujourd’hui qui les autorités de son pays, le Canada, ne cherchent pas suffisamment à promouvoir le vivre-ensemble. Ben, lui, a été reçu au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence. Là-bas, il a reçu l’écoute qu’il désirait tant. Aujourd’hui, il regrette qu’il faille en arriver là pour trouver une oreille attentive. Il reproche aux autorités, lui aussi, de manquer de compassion vis-à-vis de leurs jeunes. Ben ne supportait pas la stigmatisation des femmes voilées. « Personne ne condamnait ça, se souvient-il. Avec le temps, ce que j’ai compris, c’est que les autorités essaient d’arrêter les jeunes qui veulent partir. Les autorités n’essaient pas de comprendre ces jeunes. » Car la radicalisation est un processus qui semble lié à « la recherche constante de réponses à un mal social », explique Maxime Fiset, un ancien skinhead néonazi. « Comprendre, c’est déjà vouloir un peu excuser », disait récemment Manuel Valls. Pourtant, à écouter les différents intervenants de cette conférence, il semble primordial que la déradicalisation passe par la compréhension de ces jeunes en manque de repères.

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