Il est l’un des symboles de la Palestine. Mohammed Assaf est pourtant né en Libye de parents palestiniens. Mais c’est bien à Khan Younis, un camp de réfugiés dans le sud de la Bande de Gaza, que le jeune homme a grandi avant de devenir une idole de la chanson. Tout un symbole : c’est dans ce coin que, en 1956, en pleine crise de Suez,  l’armée israélienne a exécuté 275 civils. C’est là aussi qu’en 2004, Le 16 décembre 2004, à la fin de la seconde intifada, des bulldozers israéliens ont rasé une partie de la ville. En 2013, Assaf remporte « Arab Idol », un célèbre télé-crochet, qui fait de lui une véritable star. Mais pour arriver jusqu’en Egypte, lieu du tournage, Mohammed Assaf a été bloqué pendant deux jours à la frontière. C’est sur l’histoire de l’idole palestinienne que revient le film « Le chanteur de Gaza », qui sort ce mercredi dans les salles françaises.

Malgré les désastres autour de lui, Assaf est un symbole d’espoir : « Au milieu du chaos, il ne cessera d’espérer que le chant apaisera ses souffrances et rendra son entourage heureux », explique le producteur du film dans un dossier de presse qui estime que Mohammed Assaf représente « la paix et l’incarnation d’un nouveau champ des possibles. » Le réalisateur néerlando-palestinien Hany Abu-Assad a consacré deux ans de sa vie à ce film. Il se souvient avoir été « plus enthousiaste à l’idée qu’Assaf soit vainqueur d’’Arab Idol’ » que pour ses propres prix. Il explique que ce film « est l’histoire d’un combat et le symbole de la volonté de survivre dans des conditions extrêmes. C’est un récit d’espoir et de succès, dans lequel un garçon et sa sœur ont su faire des forces de leurs faiblesses et ont rendu l’impossible possible : alors qu’ils venaient de nulle part, ils ont surmonté tous les obstacles, la pauvreté, l’oppression et l’occupation. »

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« Le chanteur de Gaza » est la toute première production internationale tournée à Gaza. Ce qui n’a pas forcément été très facile. Le réalisateur a posé ses caméras là-bas « en dépit des difficultés logistiques à y acheminer une équipe, puis à la faire quitter le territoire, en toute sécurité. » Là aussi, le tournage montre ce qu’est l’occupation israélienne : un calvaire. Mais ce tournage fut l’occasion, explique la production, de trouver « quatre formidables enfants gazaouis qui n’avaient jamais joué dans un film et qui se sont révélés des interprètes nés. » Cela donne un film formidable, qui réussit l’exploit de mettre à l’écran un conte de fées sans pour autant oublier de montrer toute la difficulté de vivre aujourd’hui sous occupation israélienne. Un long-métrage pour montrer la dignité des Palestiniens de Gaza qui cherchent, malgré la situation, à aller au bout de leurs rêves.