Les accusation à l’encontre de la Chine qui a créé des camps de « rééducation » destinés à accueillir des Ouïghours servent « à créer le désordre et à provoquer un discours antichinois », selon la presse d’Etat chinoise. Sous la pression internationale, le pays a finalement reconnu l’existence de camps. Un aveu qui n’a rien d’un mea culpa : la Chine justifie en effet ses actions sous couvert de lutte contre le terrorisme ou encore contre le séparatisme.

Reste à savoir comment vivent les internés dans ces camps. Selon les autorités chinoises, qui les qualifie comme des « stagiaires », ces derniers sont traités de façon « humaine. » Shohrat Zakir, leader du Parti communiste chinois dans le Xinjiang, a décrit dans une longue interview le programme qui consiste à « se débarrasser de l’environnement et du terreau qui nourrissent le terrorisme et l’extrémisme religieux. »

Une campagne de communication rondement menée : Shohrat Zakir est un Ouïghour et il utilise des mots mesurés. Selon lui, ces camps sont de simples instituts de « formation professionnelle. » Dans ces lieux, dit-il, « la plupart des stagiaires ont pu réfléchir à leurs erreurs et percevoir clairement la véritable nature du terrorisme et de l’extrémisme religieux, et le préjudice qu’ils entraînent. » Des cours permettent aux stagiaires de « distinguer le bien du mal » et de « résister à l’infiltration de la pensée extrémiste. »

Meilleure preuve que les internés sont bien traités : les témoignages de ces derniers. « Beaucoup de stagiaires ont dit qu’ils étaient auparavant en proie à des pensées extrémistes et n’avaient jamais participé à de telles activités, mais ils ont maintenant compris que la vie pouvait être riche et variée », explique le leader communiste qui affirme que les stagiaires sont ensuite remis dans le marché de l’emploi et payés pour des jobs trouvés par l’Etat.

Un discours qui tranche avec la réalité et le « lavage de cerveaux » décrit par les ONG comme Human Rights Watch qui parle de « violations des droits de l’homme au Xinjiang à une échelle jamais vue dans le pays depuis des décennies. » Pour l’organisation internationale, « les autorités chinoises ont cruellement placé des enfants de certains détenus politiques du Xinjiang dans des institutions d’Etat » et le programme gouvernemental est « pervers. »