L’ancien président de la région autonome chinoise du Xinjiang, Nur Bekri, jadis l’un des Ouïghours les plus hauts placés dans l’appareil du régime, a été condamné lundi à la prison à vie pour corruption, a annoncé la Cour suprême.
Selon les médias officiels, il avait en juillet dernier reconnu avoir accepté pour plus de 10 millions d’euros de pots-de-vin en l’espace de vingt années.
Durant cette période, M. Bekri a effectué sa carrière principalement au Xinjiang, vaste région du nord-ouest chinois en proie à des tensions entre la majorité musulmane ouïghoure et la minorité han (Chinois de souche).
Jusqu’à un million de personnes y seraient détenues dans des centres de rééducation, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. Pékin dément ce chiffre et affirme qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » contre la radicalisation islamiste.
Nur Bekri, 58 ans, a été pendant près de sept ans (2008-2014) à la tête de ce territoire semi-désertique, limitrophe notamment de l’Afghanistan et du Pakistan.
A cette époque, le Xinjiang avait été endeuillé par des violences interethniques, notamment des émeutes qui avaient fait près de 200 morts dans la capitale régionale, Urumqi, en 2009.
Il avait à l’époque promis de s’en prendre à la violence « avec une main de fer ».
Il avait ensuite dirigé entre 2014 et 2018 l’Administration nationale de l’énergie et avait été directeur adjoint de la puissante agence de planification chinoise (NDRC).
Son arrestation avait été annoncée en avril.
Il est l’un des plus hauts responsables chinois à être victime de la campagne anti-corruption lancée par le président Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir à la fin de 2012.