Après la légende du chauffeur de bus qui refuse de prendre le volant après une femme — que les syndicats ont déjà maintes fois démenti, assurant que la raison du refus du chauffeur était l’état de saleté du bus, place à une nouvelle légende, toujours à la RATP. Avec, toujours dans le rôle du personnage principal, un musulman. Retour sur les faits.

Une femme assure s’est vue refuser l’accès à un bus par un chauffeur qui aurait estimé qu’elle portait une jupe trop court. Le père de cette jeune femme indique que cette dernière « a couru jusque la vitre du conducteur pour demander au chauffeur pourquoi il n’ouvrait pas les portes. Le machiniste lui a répondu : ‘Tu n’as qu’à bien t’habiller’, en regardant ses jambes. »

Un épisode qui a provoqué la colère des internautes et journalistes, qui ont donc véhiculé cette anecdote sans avoir eu la version du chauffeur. Aucune précaution prise alors même que la RATP disait vouloir « engager des vérifications » avant de tirer une quelconque conclusion et lancé un appel à témoins. « Si c’est avéré, nous prendrons les sanctions qui s’imposent », explique l’opérateur de transports.

Des sanctions qui risquent de ne pas être prises : la réalité serait différente de ce qui a été dit. Le chauffeur aurait admis une « faute de service. » A Jean-Jacques Bourdin, Olivier Terriot, délégué du personnel CGT RATP Bus, estime que cet aveu a pu être obtenu sous la pression. Le chauffeur, lui, indique dans un message diffusé sur les réseaux sociaux que « c’est n’importe quoi. »


En effet, la version du chauffeur donnée à la RATP est à l’opposé de ce qui a été dit : après s’être arrêté, le bus aurait ouvert ses portes et la femme, fumant une cigarette, ne serait pas entrée dans le car. Elle aurait alors couru jusqu’au feu pour demander au chauffeur l’ouverture de la porte. Ce qui est contraire aux règles de sécurité. « C’est là qu’il a refusé », affirme le syndicaliste. Le chauffeur estime que c’est un passager du bus qui a inventé cette histoire de « mini-jupe ».

Le chauffeur, indique la RATP, « n’a aucun antécédent dans son dossier » et « n’a jamais eu à faire l’objet d’observation ou de sanction quant à son comportement. » Mais l’histoire, elle, risque de rester dans les légendes urbaines racontées ici et là.