Très actif sur les réseaux sociaux, l’élu de Saint-Denis Madjid Messaoudène affirme ce matin être « cité à comparaître par le groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire pour avoir dénoncé leurs agissements. » L’affaire date d’ avril 2018. Le militant des droits humains dénonce à l’époque la chasse aux migrants organisée par Génération identitaire sur le col de l’Echelle. Les membres de l’organisation d’extrême droite avaient alors bloqué les personnes tentant de passer la frontière de l’Italie vers la France. « En l’absence des réactions qui auraient dû s’imposer depuis les plus hauts sommets de l’Etat, Madjid Messaoudène, élu et militant, a choisi de dénoncer sur le réseau social Twitter les actes inqualifiables commis par cette milice d’extrême droite », résument la députée européenne Marie-Christine Vergiat et l’adjoint au maire de Saint-Denis Bally Bagayoko, coprésidents du comité de soutien à Madjid Messaoudène.

« Génération identitaire a engagé à son encontre des poursuites devant le tribunal, pour injures publiques », résume le comité de soutien. Madjid Messaoudène se souvient : « Cette milice aux méthodes rappelant celles d’autres temps me reproche de les avoir comparé à des nazis. Et d’avoir souhaité qu’une avalanche survienne. Je ne savais pas l’extrême droite aussi susceptible », ironise-t-il. Avant de renvoyer la balle dans le camp du gouvernement et de la justice, qui avaient à l’époque jugé bon de n’engager aucune poursuite contre Génération identitaire. « Quand on a un équipement identifiable et qu’on va chasser des migrants, on ne doit pas s’attendre à être qualifié de progressiste. Par ailleurs, c’est bien le silence à l’époque qui nous a poussés, moi et d’autres, à réagir », estime l’élu de Saint-Denis qui passera devant la justice tout comme Thomas Portes.

Le comité de soutien à Madjid Messaoudène dénonce la volonté du groupuscule d’extrême droite de vouloir étouffer la voix des antiracistes. « Par ce procès, ils souhaitent faire taire les voix déjà trop peu nombreuses qui combattent le racisme et la xénophobie sous toutes ses formes, tout en se donnant un air de respectabilité. » Le comité ne peut « accepter qu’un élu, qu’un camarade, soit pris pour cible de la sorte, pour avoir fait ce que sa conscience lui dictait. » Et la montée des populismes en Europe va dans ce sens. « Dans un contexte où, dans toute l’Europe, les populismes et les gouvernements xénophobes se banalisent, nous décidons plus que jamais de faire front », indiquent Marie-Christine Vergiat et Bally Bagayoko, qui dénoncent des « tentatives d’intimidation d’une extrême droite toujours vivace. »