Le journal satirique Charlie Hebdo a publié une enquête sur une école musulmane de Valence qui ne s’est pas vu attribuer le terrain qu’elle voulait acheter à la mairie. Un article mensonger aux lourdes conséquences.
« Quand une municipalité favorise une école musulmane hors contrat ». En juillet dernier, Charlie Hebdo dénonçait le vote, par la mairie LR de Valence, autorisant la vente d’un terrain de la ville à une école musulmane hors contrat. Celle-ci, indiquait Charlie, « serait par ailleurs proche des Frères musulmans ». « L’École va alimenter le séparatisme, elle est susceptible d’alimenter l’islam radical », osait même le journal satirique.
Trois mois après cet article, l’association « valeurs et réussite » de Valence, qui dirige l’école musulmane de la ville, et qui devait s’agrandir grâce à l’achat du terrain, a dû revoir ses plans. La préfète du coin avait trouvé un argument choc, le terrain faisant partie du domaine public et qu’il ne pouvait donc être vendu en l’état.
Sauf que tout, ou presque, dans cet article était faux, comme le dénonce Mediapart. Charlie Hebdo écrivait en effet avoir vu « des photos de petites filles voilées — ce qui est autorisé au demeurant, puisqu’il s’agit d’une école privée ». Faux, rétorque Mediapart puisque le règlement de l’école interdit le foulard.
Par ailleurs, Charlie affirme que « des inspections ont pointé des problèmes » : « L’enseignement dans l’école présente des lacunes, filles et garçons seraient séparés dans les classes, les tout-petits porteraient des tenues islamiques ». Or, insiste Mediapart, tous les rapports d’inspection sont positifs. Quant à l’imam de l’école incriminé par l’hebdomadaire, là encore, c’est un mensonge puisqu’il n’est plus à Valence depuis… 2017.
Que Charlie Hebdo vise, en la nommant, une école parce que musulmane, c’est plutôt habituel. Mais que l’hebdomadaire profère des mensonges qui provoquent l’arrêt d’un projet d’extension est plus grave. Mais promis, chez Charlie, on n’est pas islamophobes !