Mardi soir, le Conseil français du culte musulman (CFCM) tenait son iftar annuel. Comme lors de la dernière édition, lors de laquelle le CFCM avait déploré l’absence d’Emmanuel Macron, l’instance espérait accueillir le ministre de l’Intérieur ou le Premier ministre au milieu des plus de 250 convives. « Les représentants des autres cultes de France étaient présents ainsi que de nombreux ambassadeurs de pays musulmans, de maires, de présidents des fédérations musulmanes de France, affiliés ou non au CFCM, de présidents de Conseils régionaux du culte musulman (CRCM), d’aumôniers nationaux, d’imams, de responsables de mosquées et de plusieurs personnalités de la société civile », résume le CFCM dans un communiqué.

Côté politique, en revanche, ce fut le calme plat… ou presque. Car la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, était bien présente. Elle « a fait un discours important rappelant le rôle primordial du CFCM au sein de la société française, notamment à l’occasion des attentats tragiques qui ont secoué notre pays », écrit le Conseil français du culte musulman qui déplore cependant « l’absence inexpliquée et injustifiée des représentants de l’État et des corps constitués. »

Une absence que le conseil semble ne pas digérer : « Le CFCM ne comprend pas cette attitude et exprime sa profonde déception quant au traitement discriminatoire dont il est l’objet », s’étonne l’instance qui estime que « les citoyens français de confession musulmane sont profondément blessés par cette absence à un moment très symbolique. » De son côté, le ministre de l’Intérieur a préféré se rendre aux iftars organisés par certains CRCM, comme en Alsace mercredi soir. Le CFCM « dénonce cette démarche de division de l’instance nationale représentative du culte musulman et des musulmans de France pour affaiblir leur rayonnement national. »