« La crise centrafricaine est loin de se résumer à une crise intercommunautaire, mais l’on continue de faire des amalgames entre musulmans et Seleka, et entre chrétiens et antibalakas » a déclaré le président du CCR Sébastien Wénézoui devant une assistance composée de musulmans et de chrétiens.
Ancien leader des groupes anti-balakas durant la crise de 2013, Sébastien Wénézoui fut le numéro 2 de Patrice Edouard Ngaïssona, désormais incarcéré à la Haye en attente de son procès à la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité commis dans l’ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014.
« Le pays était à la merci des mercenaires. L’armée n’existait pas. La seule chose qui restait à faire était de se constituer en autodéfense contre les mercenaires de la Seleka qui massacraient des innocents » a plaidé Sébastien Wénézoui.
« Les anti-balakas aussi étaient dominés par la colère et la soif de vengeance. Nous sommes tous coupables. Je vous demande pardon au nom des anti-balakas. » a -t-il ajouté devant des habitants et représentants du PK5, quartier commercant et majoritairement musulman de Bangui, présents dans le public.
Aux côtés de M.Wénézoui, se tenait le vice-président du CCR Lawa Amadou Mbaïki, également directeur d’une association de la jeunesse musulmane basée au PK5, qui ne s’est pas exprimé pendant la conférence de presse.
« Avant d’être un parti politique, le CCR est une association qui œuvre depuis trois ans pour la réconciliation entre communautés. Il faut désormais reconstruire ce qui a été détruit pas nous-mêmes », a déclaré M. Wénézoui.
Sébastien Wénézoui n’est toutefois pas à l’abri d’éventuelles poursuites de la Cour pénale internationale (CPI). « J’ai été plusieurs fois auditionné par la CPI, mais cela ne m’inquiète pas », a-t-il indiqué à l’AFP.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé par la rébellion de la Séléka.