Sur France 4, « Cam Clash » propose un regard différent sur le racisme en France. Ce programme montre que, contrairement à ce que l’on pense, de nombreux Français s’élèvent contre les propos xénophobes dans la rue et les comportements racistes.

France Télévisions a lancé une nouvelle plateforme dédiée aux nouvelles écritures du réel, IRL. Parmi les émissions proposées, « Cam Clash », diffusées sur France 4. Le concept ? Plusieurs complices testent, en caméra cachée, les réactions du public dans la rue ou dans le métro, dans une situation censée faire polémique. L’objectif est de « montrer toutes les discriminations dans la société française en simulant en situation réelle, des comportements plus ou moins gênants devant des gens en pleine rue », indiquent les producteurs de l’émission.

Au menu, par exemple, « des insultes xénophobes ou antisémites », « des comportements discriminatoires visant des handicapés » ou – pour les derniers épisodes relayés par Le Figaro – un débat sur « Je ne suis pas Charlie » ou sur « La France, pays de race blanche. » Les producteurs assurent que le but est de « sensibiliser le téléspectateur face » à des comportements racistes. Lorsque la situation commence à dégénérer, l’équipe de tournage arrête l’imposture et, après avoir informé les individus piégés, leur demande leur réaction.

Contre le « racisme ordinaire »

Si la caméra cachée tourne parfois à la caricature, il en ressort un enseignement : dans la rue, les propos tenus à la télévision ne passent pas du tout. C’est le cas lorsqu’une femme parle de « la France, pays de race blanche » comme l’avait fait Nadine Morano sur le plateau de Laurent Ruquier. A l’époque, les chroniqueurs avaient laissé parler la femme politique sans la contrer, ou presque. Dans « Cam Clash », on remarque – même si certaines personnes avouent être en accord avec ces propos – que cela provoque surtout de l’indignation de la part des Français.

On est loin des débats que les télévisions organisent chaque semaine. Dans la rue, ces gens « normaux » montrent que si le pays n’est pas si raciste qu’on le laisse entendre. « Cam Clash » montre ainsi que les médias ne représentent pas la France et que l’on laisse parfois plus facilement les propos racistes et islamophobes se répandre à la télévision et dans la presse que dans la rue ou dans le métro. L’émission parle de « racisme ordinaire » en France là où France 2 parlait gentiment d’un « dérapage » de Nadine Morano. Décidément, entre la télévision et le peuple français, il y a un gouffre.

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