Certains migrants et réfugiés sont encore présents à Calais. Selon les militants présents sur place, ils seraient entre 400 et 450. Des militants qui dénoncent d’ailleurs, ces derniers jours, un harcèlement policier à l’encontre des migrants à qui ils viennent en aide : duvets confisqués, violences verbales ou encore réfugiés gazés, selon les associations. Vincent de Coninck, chargé de mission du Secours catholique dans le Pas-de-Calais, décrit une situation « effrayante » et parle de dérapages des CRS de « plus en plus fréquents ». Lors d’une conférence de presse, François Guennoc, porte-parole de l’Auberge des migrants, a constaté et dénoncé « une chasse à l’homme, des violences policières illégitimes, du harcèlement contre des réfugiés ainsi que des entraves aux distributions alimentaires ».

En effet, les distributions de nourriture sont fortement encadrées par les force de l’ordre. Or, selon des témoignages recueillis par les bénévoles de l’association Utopia 56, on déplore fréquemment des gazages d’eau et de nourriture, des coups et blessures, des vols de cartes de séjour, des confiscations de téléphones portables mais aussi, des insultes racistes sur les mineurs isolés étrangers confiés au commissariat pour des mises à l’abri. Jeudi, un cordon de CRS bloquait une cinquantaine de migrants et les empêchait d’accéder à des camions de bénévoles, rapporte un journaliste de l’AFP présent sur place. Pourtant, le 22 mars, les arrêtés municipaux interdisant ces distributions de vivres ont été annulés par la justice. Pour justifier ces blocages, Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, affirme de son côté que « les distributions ne doivent pas conduire à la reconstitution de points de fixation dans l’espace et dans le temps ». Des habitants auraient aussi empêché une distribution de nourriture sur un parking, par crainte de voir les réfugiés « salir le trottoir ».