Burkini or not burkini ? Telle est la question qui agite la France depuis plusieurs années déjà. A Rennes plus qu’ailleurs en ce moment, puisque la présence de quelques femmes portant cette tenue dans des piscines de la ville a fait couler beaucoup d’encre. « La majorité a décidé d’autoriser le port du maillot de bain confessionnel intégral, communément appelé ‘burkini’, dans les piscines rennaises. On est en droit de penser que ce n’est là qu’un détail sans grande incidence pratique sur la vie des gens ; je suis de ceux qui pensent au contraire que nous tenons là un symbole préoccupant », a indiqué le conseiller municipal d’opposition Gurval Guiguen, du parti Les Républicains, sur Facebook.

A Rennes, Les Républicains et le Rassemblement national ont d’ailleurs trouvé, sur ce débat, une position commune. Là où les socialistes estiment que « les seules choses qui nous préoccupent dans une piscine, ce sont l’hygiène et la sécurité des baigneurs » et que, par conséquent, seuls les tissus non conçus pour la baignade sont interdits, la droite voudrait revoir les règlements intérieurs des piscines.

Ce lundi, en conseil municipal à Rennes, le débat a été houleux. Gurval Guiguen a notamment demandé à la maire « d’exprimer publiquement son refus de laisser une idéologie incompatible avec nos valeurs gagner du terrain sans être combattue », tout en avouant que ce phénomène était « marginal. » Pour les Ecologistes, « ce que (…) nous comprenons de la femme en burkini dans une piscine publique, c’est qu’elle veut se baigner » et il s’agit là de défendre « le droit de toutes et de tous à s’habiller selon ses convictions. »

Mustapha Laabid, député La République en Marche de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine, la loi de 1905 invoquée par l’opposition pour faire interdire le burkini dans les piscines rennaises est, au contraire, « notre bien le plus précieux pour réguler le vivre-ensemble. » L’élu affirme que « cette loi de 1905 n’instaure pas de police du vêtement. » Et le député de prévenir que ce débat ne fait que stigmatiser une partie de la population : « Plus on en parle, plus on veut l’interdire, plus les femmes vont s’acheter des burkinis par défiance. Elles sont 6 aujourd’hui, elles seront 600 demain », estime Mustapha Laabid.