Candidat à la primaire de la droite, qui se déroule fin novembre, Bruno Le Maire a fait de l’islam politique son cheval de bataille. Un recours ultime et facile pour améliorer ses – maigres – chances de succès.

Heureusement qu’il y a l’islam pour (tenter de) se remettre en selle… Distancé dans les sondages par Alain Juppé et Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire des Républicains, Bruno Le Maire en est réduit à racler ses fonds de casserole à la sauce islamique. « L’islam politique gangrène la France depuis des années », a-t-il déclaré d’emblée dans une interview accordée au Journal du Dimanche, en date du 9 octobre. L’ancien ministre de l’Agriculture n’a jamais dissimulé sa position ferme et tranchée sur la question de l’immigration ; mais rarement il aura accablé la religion musulmane de tous les maux de la France. Un islam qu’il accuse particulièrement de ronger et d’entraîner la perte des valeurs du pays.

Et pour le candidat de la primaire du mois prochain, les institutions représentatives ont leur part de responsabilité dans cette déliquescence, car influencées par des pays autrement plus radicalisés, tels que l’Arabie Saoudite ou le Qatar. « Il faut organiser différemment l’islam de France, qui est sous influence des puissances étrangères », a-t-il affirmé. L’énarque de 47 ans pointe nommément le Conseil français du culte musulman (CFCM), qu’il considère comme « un échec » et qui a « offert une vitrine aux salafistes à travers l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) ».

Instaurer « un référent laïcité » dans chaque préfecture

La solution qu’il préconise ? « Instaurer un « référent laïcité » dans chaque préfecture », dans le cadre d’une approche plus locale et donc, plus personnalisée. Du CFCM au voile et au niqab, le pas a été allègrement franchi. Le Maire estime que « voir des femmes se promener en niqab (…), cela heurte la décence commune », se disant par ailleurs favorable à un durcissement des peines à l’encontre des niqabées, en transformant la simple contravention actuelle en délit, aggravé pour les « récidivistes ».

Plus généralement, il se déclare favorable à la réouverture d’un « débat organisé » sur le port de signes religieux ostentatoires dans les services publics. Là où Alain Juppé met en garde contre les risques de « guerre civile » à force de stigmatiser les musulmans, Bruno Le Maire estime que c’est l’absence de combat contre l’islam politique qui risque de générer « des difficultés sérieuses dans la société française ».

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