« Ça suffit ! » Deux ex-ministres algériens, Taleb Ibrahimi et Ali Yahia Abdenour, et un ancien général de l’armée de mer, Rachid Benyelles, ont décidé de prendre la plume pour demande à Abdelaziz Bouteflika, 80 ans et au pouvoir depuis plus de 18 ans — sans compter ses fonctions de ministre et de député depuis 1962 —, de ne pas se représenter pour un cinquième mandat dans deux ans. Le chef d’Etat ne serait, selon eux, « plus en mesure de diriger » le pays. Relayé par Jeune Afrique, l’appel de ces trois personnalités risque d’avoir un retentissement important en Algérie, où Bouteflika serait actuellement en train de se préparer à briguer un nouveau mandat. Mais l’homme est, continuent les ex-ministres et le général à la retraite, « très lourdement handicapé, (…) impotent et incapable de s’exprimer. » Suite à un accident vasculaire cérébral il y a quatre ans, le président algérien raréfie les sorties, sa mobilité mais également son élocution ont été largement affectées. Mais au-delà de la simple personnalité de Bouteflika, les trois personnalités accusent  « ceux qui détiennent véritablement le pouvoir, à savoir l’entourage familial du président et un groupe de puissants oligarques » de se servir du président pour conserver leur influence en Algérie. Tous réclament que soit mis en avant « l’intérêt supérieur de la Nation » et dressent un bilan négatif des dernières années du mandat d’Abdelaziz Bouteflika : le pouvoir a, selon eux, « dilapidé la manne pétrolière sans se soucier de l’avenir du pays. » A un moment où le cours du pétrole a dégringolé, la présidentielle qui arrive dans deux ans pourrait provoquer de nombreuses tensions tant la jeunesse algérienne a l’impression que le pouvoir a été « confisqué » par Bouteflika et son entourage, alors que la situation économique du pays inquiète : le FMI et la Banque mondiale ont récemment abaissé leurs prévisions de croissance, déjà très basses, pour l’Algérie.