Alors que la Cour Pénale Internationale envisage d’enquêter sur Israël pour des crimes de guerre commis lors des bombardements massifs de Gaza en 2014, qui ont tué plus de 2 100 Palestiniens, dont plus de 500 enfants, mais également sur l’expansion de ses colonies, l’Etat hébreu a décidé de contre-attaquer. Ce mardi déjà, le ministre de la Défense a annoncé qu’Israël approuverait la construction de centaines de nouvelles habitations en Cisjordanie.

Mais Israël n’est pas le seul pays à en vouloir à la communauté internationale pour cette prochaine enquête. La Suède vient en effet de critiquer l’administration Trump, qui aurait menacé d’amputer son aide annuelle à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) de plusieurs centaines de millions de dollars.

Selon Truthout, le législateur palestinien Hanan Ashrawi compare la menace du président Trump de couper son aide à du chantage. Norman Finkelstein, auteur d’une enquête sur Gaza et fils de rescapés de l’Holocauste, assure que « les droits des Palestiniens ne sont pas à vendre, et nous ne céderons pas au chantage. » L’écrivain assure par ailleurs que Donald Trump « a détruit » les prémices d’une éventuelle paix au Proche-Orient et « saboté les efforts pour parvenir à une paix juste et obtenir la liberté et la dignité du peuple palestinien. »

« En reconnaissant Jérusalem occupée comme la capitale d’Israël, il s’est non seulement disqualifié en tant que médiateur ou négociateur de paix mais devient également complice de l’occupation israélienne », indique Norman Finkelstein.

Aujourd’hui, selon le Comité international de la Croix-Rouge, sept personnes sur dix à Gaza vivent de l’aide humanitaire. La menace de Donald Trump de couper les vivres à l’UNRWA pourrait donc être catastrophique, dans une région où le taux de chômage culmine à 44 % et où les coupures d’électricité peuvent atteindre 20 heures par jour.

Le financement américain de l’UNRWA représente entre 25 et 30 % du financement global de l’institution, soit 300 millions de dollars par an. La fin de l’aide américaine serait notamment préjudiciable pour une majorité d’enfants. Mais cette menace pourrait également montrer que, finalement, l’aide de l’ONU est minime comparée au manque d’efforts financiers que pourraient faire, par exemple, les pays du Golfe. « Le prince héritier d’Arabie Saoudite a payé 500 millions de dollars pour un yacht. Cela aurait couvert toutes les aides américaines de l’UNRWA pendant plus d’un an », déplore Norman Finkelstein.