A croire que leur humour ne se résume qu’à une vanne… Alors que Benoît Hamon arrivait largement en tête des primaires citoyennes hier soir, les membres de la fachosphère ont lancé le hashtag #BilalHamon. Certes, on est loin des succès de « Farid Fillon », d’« Ali Juppé » ou même de « Djamel Macron. » Mais cela montre que l’enjeu, pour l’extrême droite, reste le débat sur l’Islam. On reproche notamment à Benoît Hamon d’être « le candidat du clientélisme communautariste des mollahs de Trappes, de Dieudonné et du Hamas », comme l’écrit un utilisateur de Twitter qui se dit « antigauchistes. »

Coups bas et insultes en perspective

Mais que reproche-t-on exactement à Benoît Hamon ? De prôner la laïcité telle qu’elle est inscrite dans la loi de 1905, tout d’abord. Le candidat socialiste prône une « République bienveillante et humaniste », et refuse que la laïcité soit « utilisée comme un glaive contre une seule religion. » A savoir l’Islam, régulièrement pointé du doigt sous prétexte de laïcité. La droite dure reproche également au député des Yvelines d’avoir promis de « reconnaître l’Etat de Palestine » en cas de victoire à la présidentielle et d’avoir demandé à Israël des respecter les résolutions de l’ONU. Cela laisse donc libre cours à ceux qui assimilent la défense de la Palestine à de l’antisémitisme ou de l’islamisme. Lydia Guirous par exemple, ancienne porte-parole des Républicains dont on souligne rarement la qualité du raisonnement intellectuel, a écrit hier que les électeurs de la gauche avaient « majoritairement voté pour la ligne de l’islamo-gauchisme portée par Hamon et Montebourg. » En réalité, la fachosphère a peu de choses à reprocher à Benoît Hamon. Du coup, elle n’hésite pas à s’en prendre à son porte-parole, Alexis Bachelay, qui avait organisé en 2015 une réunion publique à Gennevilliers avec le porte-parole du CCIF ; ou à ressortir un tweet du candidat socialiste qui reprenait le slogan « 1, 2, 3, viva l’Algérie » ; ou encore à faire remarquer que certains musulmans sont heureux de la première victoire du candidat à la primaire de la gauche. Ces prochains jours de campagne risquent d’être pénibles.