Robert Ménard affiche sa haine des migrants en quatre par trois dans sa ville de Béziers. Des affiches qui ont fait polémique, rappelant les heures les plus sombres de l’histoire.

C’est une lecture mensuelle digne de Signal, la revue de propagande lancée en son temps par le régime nazi. Le magazine municipal de Béziers, depuis l’arrivée de Robert Ménard à la mairie de la ville, est devenu un véritable outil indispensable pour servir la politique extrême-droitiste du patron de la ville. L’année dernière à la même époque, le Journal de Béziers faisait polémique avec un photomontage mettant en scène des familles de réfugiés tentant de monter dans un wagon en Macédoine. Sur ce train, une affichette ajoutée par les graphistes de la ville : « Béziers 3885 km. » Cette une avait indigné l’AFP, qui avait vendu l’image au magazine, mais également les politiques. Ménard avait rétorqué que, « contrairement aux villes de gauche, Béziers ne sera pas une tête de pont de l’immigration clandestine. »

« Les migrants arrivent chez nous à Béziers »

Un an plus tard, rebelote. Mais cette fois, la haine antimigrants de Robert Ménard s’affiche dans les rues de sa ville. Alors que, le mois dernier, une publicité dans le magazine pour la venue d’Eric Zemmour à propos des « envahisseurs » avait beaucoup fait parler d’elle, c’est cette fois une affiche représentant des jeunes hommes noirs ou d’origine maghrébine qui a fait polémique. « Ça y est, ils arrivent », peut-on lire sur le panneau, qui dénonce « les migrants dans notre ville ! » Robert Ménard, fustigé par les médias et par les politiques, assume parfaitement cette nouvelle sortie raciste. « Les migrants arrivent chez nous à Béziers. L’Etat nous les impose ! », s’emporte le maire sur Twitter. L’ancien président de Reporters sans frontières assure qu’il ne fait qu’« informer la population. »

Les associations antiracistes n’ont pas attendu avant de s’indigner. SOS Racisme dénonce « une incitation à la haine. » La DILCRA, la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme habituellement peu encline à s’indigner, indique que, « devant ce qui constitue de manière flagrante une provocation à la haine, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, (son délégué) Gilles Clavreul a saisi le procureur de la République de Béziers. » Derrière cette campagne nauséabonde ne cache une volonté de la part de Robert Ménard d’organiser un référendum pour demander aux habitants s’ils veulent encore ou non accueillir des réfugiés. Un référendum qui risque d’être difficilement organisable. Mais la campagne de communication, elle, a fait son petit effet à Béziers.

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