C’est un peu la mosquée pour tous. Une mosquée « libérale », comme la définit un reportage de France Télévisions. La mosquée Ibn Rushd-Goethe — du nom d’Averroes et du poète allemand Goethe — a ouvert ses portes il y a quelques jours en Allemagne, inaugurée par Ani Zonneveld, femme imam américano-malaisienne. Situé dans un bâtiment de la communauté protestante, ce lieu de culte veut symboliser l’Islam d’Allemagne. Il est l’idée d’une célèbre avocate berlinoise d’origine turque, Seyran Ates, connue pour son militantisme pour les droits de l’Homme, et qui rêve elle aussi de devenir imam. En lançant la mosquée Ibn Rushd-Goethe, Seyran Ates surfe abondamment sur les peurs, laissant entendre que de nombreux imams, ailleurs à Berlin, prêchent la haine. Et forcément, cela plaît aux médias, qui se sont rués à l’inauguration. « Nous voulons prêcher pour plus d’amour. Ici, il ne devrait pas y avoir de prédication de la haine contre la démocratie, nous dénonçons très clairement le fait d’instaurer la charia en tant que système juridique », estime la fondatrice du lieu de culte qui affirme que les hommes et les femmes prieront ensemble dans la mosquée — là où, normalement, ils sont séparés. Mais ce n’est pas tout : la mosquée, affirme-t-elle, est ouverte autant aux sunnites qu’aux chiites, aux alévis ou aux soufis, ainsi qu’aux homosexuels et aux transsexuels. « Je pense que c’est regrettable qu’il n’y ait pas de place pour les musulmans libéraux, pour les musulmans modernes, qui luttent aussi contre la terreur », affirme Seyran Ates qui précise que les femmes en niqab ou en burqa ne seront quant à elles pas acceptées dans l’enceinte de la mosquée. Un joli coup de pub pour l’avocate, qui s’érige ainsi en grande prêtresse de l’Islam d’Allemagne, pour livrer un lieu ouvert à tous. Comme le sont en réalité toutes les mosquées…