Samedi, les manifestants étaient descendus dans la rue pour réclamer « la séparation du CRIF et de l’Etat. » Une formulation qui « fait entendre la musique du vieux complot juif », selon le candidat socialiste, qui estime par ailleurs qu’il « y a un caractère antisémite derrière ce slogan. » Pourtant, si parmi les missions du CRIF, certaines sont louables, comme celle de « transmettre la mémoire de la Shoah » ou celle de « combattre l’antisémitisme », l’une d’entre elles est d’« affirmer (sa) solidarité avec Israël. » Certaines pancartes, samedi, ont effectivement été antisémites — et il faut les condamner —, mais la manifestation entendait bien protester contre la politique israélienne de colonisation et non contre une quelconque communauté religieuse.

Un discours adapté en fonction de l’électorat

Invité à se prononcer sur le boycott des produits israéliens, Benoît Hamon a ensuite botté en touche. « Je suis contre le boycott parce qu’il est illégal », a asséné le socialiste. Benoît Hamon a cependant tenu à dire qu’il « conteste les choix de Netanyahu. » Mais, continue-t-il, « cela ne m’amène pas à être sur le terrain de ceux qui ne veulent qu’une chose : la fin d’Israël (…). Je ne confonds pas hostilité à l’égard de choix politiques qui sont ceux de Netanyahu et la détestation d’Israël. » Benoît Hamon a ensuite dénoncé « un antisémitisme fort, un antisémitisme violent dans certains groupes dans les quartiers. »

On est loin de la période où Benoît Hamon tentait de draguer ce même électorat des quartiers populaires. Il avait en effet promis, en milieu de campagne, de reconnaître l’Etat palestinien en cas d’élection en mai prochain. Concernant la motion de l’Assemblée nationale qui exhortait le président Hollande à une reconnaissance de la Palestine, Benoît Hamon avait déclaré, selon Le Canard Enchaîné, qu’« Il s’agit du meilleur moyen pour récupérer notre électorat des banlieues et des quartiers, qui n’a pas compris la première prise de position pro-israélienne de Hollande, et qui nous a quittés au moment de la guerre à Gaza. »