Depuis quelques jours, la Twittosphère se déchaîne contre l’Observatoire de la laïcité sur la base d’une image qui fait le tour de la toile…

Dans cette dernière, une comparaison est opérée entre une campagne de communication visant à définir la laïcité à travers un certains nombres de mots-clés et une autre image mélangeant une soi-disant amitié intellectuelle entre plusieurs protagonistes, dont notamment Tariq Ramadan.

Il faut ici rappeler que l’Observatoire de la laïcité est régulièrement dévoyé par des mouvements comme le Printemps républicain ou encore des personnalités comme Céline Pina qui n’hésitent plus à s’afficher comme les chantres de la laïcité alors qu’ils ne font qu’accentuer une dimension très identitaire de la laïcité. Cette dimension identitaire est reconnue par certains groupes d’extrême droite qui n’hésitent plus à appuyer les positions communes de ces quelques « intellectuels » qui souhaitent penser la laïcité.

Il faut rappeler que cette polémique prend toute l’envergure de celle de cet appel, signé par Jean-Louis Bianco, qui était celui de #NousSommesUnis dans lequel plusieurs autres personnalités, du monde musulman, avaient également signé. Alors que Céline Pina et tous les autres intellectuels de la nouvelle laïcité identitaire savent très bien faire des raisonnements inductifs, ils en oublient totalement la portée lorsqu’il s’agit d’analyser un appel ; si un individu signe un appel, il est d’accord avec le texte en lui-même et ne se porte pas caution solidaire des autres signataires et de leur idéologie.

Par ailleurs, l’Observatoire de la laïcité est aujourd’hui nécessaire car il abandonne des abjections juridiques que l’on peut entendre pour donner de la voix au droit et seulement au droit. Car avant d’être un grand principe dont on se gargarise dans les soirées mondaines, la laïcité est fondée et encadrée par plusieurs lois et circulaires. Il faut en conséquence arrêter de lui inventer une deuxième vie, comme on souhaite inventer des connivences à l’Observatoire.

Le communiqué représenté par la photo numéro 1 dans le Tweet que nous avons fait le choix de diffuser représente en réalité la quintessence même de la laïcité qui vise ultimement à vivre ensemble en faisant abstraction de ses différences. Car en effet l’Être Humain pense différemment et raisonne différemment l’un de l’autre. Cette faculté est reconnue et acceptée par la grande liberté de conscience accordée par la loi de 1905. Il convient en conséquence de cesser le Bashing de l’Observatoire de la laïcité et de se focaliser sur un vivre-ensemble cohésif et constructif.

*Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur spécialisé sur les questions d’islam et de libertés publiques.