Invité pour débattre de l’affaire Théo, hier, dans l’émission « C dans l’air », le représentant du syndicat Unité SGP-FO, s’est permis sur un chaîne publique de déclarer, « ‘Bamboula’, d’accord, ça ne doit pas se dire. Mais ça reste encore à peu près convenable. » Eh bien, si à ses yeux, cette insulte raciste est « à peu près convenable », on n’ose imaginer ce qui ne l’est pas au sein de la police. La réaction du secrétaire général du syndicat, Yves Lefebvre, est aussi déplorable que le dérapage lui-même : bien qu’il condamne les propos de Luc Poignant, il continue malgré tout de le soutenir, et lui trouve même des circonstances atténuantes : « Il a eu un mot malheureux, mais je sais qu’il n’est pas raciste. Je vais mettre ses propos sur un coup de fatigue. » Comment faire semblant d’être choqué par ce type d’insulte raciste, quand on sait que plus d’un policier sur deux se déclare prêt à voter pour Marine Le Pen au premier tour de l’élection 2017 — la candidate du FN a d’ailleurs rappelé cette statistique hier soir lors de « L’émission politique » sur France 2 ? Au fil des sondages menés par le centre de recherches politiques de Sciences po Cevipof, on peut constater que les discours du Front national séduisent de plus en plus au sein de la police et de l’armée. En effet, ils étaient 30 % à déposer un bulletin FN en 2012, 51,5 % en 2015 et estimés à 57 % aujourd’hui.