Depuis la recrudescence des actes terroristes perpétrés supposément au nom de l’Islam, les actes islamophobes suivent la même pente ascendante, en représailles. Même si les autorités veulent rester prudentes et éviter l’emploi de l’expression « acte terroriste », il est indubitable qu’Avignon a été le théâtre d’une fusillade, la nuit dernière. Une fusillade qui a éclaté rue Barcelone, dans le quartier de la Grange Orel, à quelques mètres seulement d’un lieu de culte musulman, la mosquée Ar-Rahma. Le bilan dressé ce matin par la police fait état de huit personnes blessées, dont une fillette de 7 ans. Des fidèles s’apprêtaient à quitter leur lieu de prière quand deux individus cagoulés, installés à bord d’une Renault Clio, se sont approchés de la foule. Le premier était muni d’une arme de poing ; quant au second, il arborait un fusil de chasse et a commencé à tirer à bout portant, selon divers témoignages recueillis sur les lieux. Quatre personnes ont été légèrement touchées sur place et les quatre membres d’une famille avoisinante, pourtant chez eux, ont reçu des éclats de verre. Leur petite fille a été transportée d’urgence à l’hôpital mais son cas a été jugé ce matin hors de danger. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, les auteurs de cet acte sont toujours en fuite et activement recherchés. Mais la police a complètement écarté l’hypothèse terroriste : elle pencherait davantage pour un « règlement de comptes privé » ou une « querelle entre jeunes individus.» C’est en tout cas l’interprétation avancée par Laure Chabaud, la magistrate de permanence au Parquet d’Avignon, dans ses déclarations à la presse.