Ciotti et Retailleau sont les deux prétendants au poste de président du parti Les Républicains. Tous deux représentent la droite de la droite.
À ce rythme-là, Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) pourront bientôt fusionner. Quel que soit le résultat du scrutin pour désigner le président de LR, le parti de droite aura une nouvelle fois fait une avancée vers la droite la plus extrême. Car tout se jouera entre deux représentants de la droite dure : Éric Ciotti, en tête du premier tour de l’élection, d’un côté ; Bruno Retailleau, le sénateur arrivé second, de l’autre. Aurélien Pradié, lui, a été éliminé. Le représentant du courant « populaire », qui comptait miser sur le social, n’a pas fait le poids face aux deux représentants de la droite « forte ».
Ciotti et Retailleau représentent en effet deux visions d’une « droite dure, forte ou revendiquée », comme l’ont répété les candidats pendant leur campagne. Ciotti, qui pensait à une victoire dès le premier tour, est le grand favori du scrutin. Avec lui, il a notamment été question d’immigration. Il désire un « projet fort et clair, de droite », et l’assume. « Je le revendique autour de trois piliers porteurs : l’autorité pour restaurer l’ordre républicain, l’identité pour que la France reste la France et la liberté ».
L’outsider, Bruno Retailleau, n’est pas si éloigné que cela de Ciotti. Ce conservateur a, dit-il, une ligne « clairement de droite » et a des « convictions qui donnent du sens à la politique ».
Une base réduite mais plus fidèle ?
Les deux hommes ont fait le choix d’assumer une droitisation de LR. Il faut dire que le parti ne veut plus se faire grignoter des parts du gâteau électoral par Le Pen ou Zemmour. Reste cependant qu’en jouant à droite toute, les deux candidats risques de rendre le parti moins éclectique que ces dernières années. Les plus centristes de LR quitteront certainement bientôt le navire pour rejoindre le camp de Macron. Pour les plus extrêmes, ils ont déjà rejoint Zemmour.
LR va indéniablement se présenter comme le parti des Français qui s’assument à droite. « Le futur président des Républicains, que ce soit Éric Ciotti ou Bruno Retailleau, sera le représentant d’une droite dure, dogmatique, enfermée dans une opposition stérile », résume Jean-Pierre Grand, un sénateur passé par LR, qui est désormais un soutien du président de la République.
Après le score catastrophique de Valérie Pécresse lors de la présidentielle, il fallait un repositionnement de LR. Ce sera donc le cas. Avec le risque de diviser, même en son sein. Un parti risqué : Ciotti président, voire Retailleau en cas de surprise, c’est l’assurance pour le parti d’avoir une base d’électeurs solide, mais quelque peu réduite.