En Autriche, samedi 13 janvier, entre 20 000 (chiffres de la police) et 50 000 personnes (estimation des associations) ont manifesté dans les rues de Vienne, contre la coalition entre la droite et l’extrême-droite, au pouvoir depuis un mois en Autriche. 

En octobre dernier, le parti conservateur en Autriche avait en effet remporté les législatives, suivi de près par l’extrême-droite. Les deux partis (qui ont déjà formé une coalition entre 2000 et 2007) avaient alors décidé de s’allier. Le gouvernement du chancelier Sebastian Kurz compte désormais six ministres d’extrême droite nommés à des postes clés.

Mais cette alliance le parti chrétien-démocrate ÖVP et le parti d’extrême-droite FPÖ ne passe pas auprès d’une partie des Autrichiens, qui reproche au gouvernement ses positions sur l’immigration et son programme social. Les deux partis ont également affiché des positions claires sur l’islam, une religion qui n’a pas sa place en Autriche selon eux. 

C’est « un gouvernement qui veut diviser la société, diaboliser les minorités, rogner le droit des femmes, dévaloriser la solidarité », témoigne Anna, 23 ans, une manifestante, à l’AFP. 

Elle comme d’autres jeunes, des étudiants, mais aussi des familles avec enfants, des retraités et des organisations de gauche ont brandi des pancartes, sur lesquelles ont pouvait lire « Résistance » et « Ne laissons pas les nazis gouverner ». 

De nombreux slogans faisaient référence à l’histoire du pays, 80 ans après l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie en mars 1938, et la mise en place d’un régime autoritaire fasciste.

Ce sont aussi les propos du ministre de l’Intérieur Herbert Kickl sur les demandeurs d’asile qui ont provoqué un tollé. Celui-ci a suggéré que les réfugiés soient maintenus concentrés à un endroit, utilisant un terme associé aux prisonniers nazis et aux camps de concentration. 

Le rassemblement a appelé à un boycott des ministres FPO par les autres gouvernements européens, qui devraient se montrer inquiets. En effet, l’Autriche prendra la présidence tournante de l’Union européenne au second semestre 2018.