Omar Ibn Said, est né au Sénégal en 1770. En 1807, à 37 ans, il est acheté et envoyé en Amérique pour devenir esclave. L’homme originaire d’une famille de riches marchands, savait lire et écrire. Il avait étudié les sciences islamiques, la langue arabe et l’arithmétique.

Mais Omar Ibn Said vécut esclave jusqu’à sa mort en 1864 à l’âge de 94 ans, acheté par un homme de Charleston aux Etats-Unis.

Une histoire qu’il raconte dans un récit inédit. Il serait en effet le seul esclave musulman à avoir écrit une autobiographie en arabe. Son histoire est désormais disponible au grand public, grâce à la bibliothèque du Congrès américain qui vient de la publier sur son site.

Celle-ci « révèle que de nombreux Africains amenés aux États-Unis en tant qu’esclaves étaient des adeptes de l’islam », est-il souligné sur le site de la bibliothèque.

« L’intérêt de cela réside dans le fait qu’une telle biographie n’a pas été éditée par le propriétaire de Said, contrairement à celle d’autres esclaves rédigés en anglais. Elle est donc plus franche et plus authentique », explique également pour CNN Mary-Jane Deeb, chef de la division Afrique et Moyen-Orient de la bibliothèque.

« Là-bas, ils m’ont vendu à un petit homme faible et méchant appelé Johnson, un infidèle complet qui n’avait aucune peur de Dieu », écrit Omar Ibn Said en 1831 en décrivant son maître esclave.

En 1810, il réussi à s’échapper et se réfugie à Fayetteville en Caroline du Nord. Mais après avoir été libéré il est malheureusement racheté la même année par un nouveau maître.

Omar Ibn Said était un musulman pieux. Mais des spécialistes pensent qu’il s’est converti au christianisme.

« Ils me permettent de lire l’évangile de Dieu, notre seigneur et sauveur et roi. Auparavant, moi, Omar, j’aimais lire le célèbre livre du Coran », raconte en effet Ibn Said dans son autobiographie.

Cependant d’autres érudits pensent qu’il a continué à être un musulman pratiquant, selon ses références au prophète Muhammad écrites en arabe dans sa propre Bible. Ils se demandent également si sa conversion était authentique. Adopter le christianisme aurait peut être été une condition préalable pour obtenir sa liberté.

L’autobiographie d’Omar Ibn Said a été vendue aux enchères pour 20 000 dollars et est maintenant disponible au public à la bibliothèque du Congrès.

En 1991, une mosquée à Fayetteville a été renommée Masjid Omar Ibn Sayyid en son honneur.