La Mosquée de Paris s’est indignée des propos du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui indique que les atteintes à la laïcité ont augmenté à l’école pendant le ramadan.
À écoute Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, la laïcité aurait ses saisons. Et bien entendu, les atteintes à celles-ci seraient le fait des musulmans. Interrogé sur France 3 dans l’émission « Dimanche en politique » sur un baromètre mis en place par le gouvernement, qui recense à la fois « le port de signes et de tenues religieux, , les provocations verbales, la contestation d’enseignement, le refus des valeurs républicaines, les revendications communautaires » — rien que ça ! —, le ministre a affirmé qu’on dénombrait, en mars, « environ 500 cas » d’atteintes à la laïcité. Ce qui serait plus qu’en février.
Et le coupable est déjà tout trouvé : l’islam, et plus particulièrement le ramadan. « Il y a toujours une remontée, chaque année au moment du ramadan », assure le ministre. Sauf que Pap Ndiaye n’apporte aucun exemple, aucun fait et encore moins n’explique la nature des faits reprochés à ces élèves musulmans.
La Mosquée de Paris a exprimé sa « grande incompréhension » quant aux propos tenus par le ministre de l’Éducation nationale. Habituellement plutôt conciliant avec les hautes instances de l’État, le lieu de culte a, via son recteur, demandé une « analyse sérieuse » à « cette observation très catégorique » de la part du ministre.
Le recteur s’« inquiète surtout de la portée, auprès de nos concitoyens, d’une telle affirmation dont le caractère discriminant fait peu de doute ». La GMP dit toute son « exaspération » à Pap Ndiaye, mais — plus étonnant — indique être à son « entière disposition » pour « échanger sur la question » avec le ministre.
Assistera-t-on une nouvelle fois à une Houellebecq ? La Grande mosquée de Paris avait annoncé porter plainte contre l’écrivain après ses propos discriminants à l’égard des musulmans. Après des excuses pour le moins timides, le recteur avait décidé de ne pas poursuivre sa démarche judiciaire.
D’autant que le cabinet du ministre a déjà expliqué à l’AFP qu’il « n’a jamais voulu stigmatiser une religion ».